Pénalisé par le taux d’occupation de ses maisons de retraite, l’ex-Orpea chute en Bourse

Emeis a revu en baisse son objectif d’excédent brut d’exploitation retraité des loyers pour l’ensemble de l’année. L’ex-Orpea est également en retard dans son plan de cessions immobilières.
Agefi-Dow Jones
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Emeis est l'ex-Orpea, un spécialiste de la gestion de maisons de retraite  -  Emeis

Le titre Emeis, ex-Orpea, a chuté de près de 19% lundi en fin d’après-midi, pour finir sous les 11 euros, alors que l’exploitant de maisons de retraite et de cliniques a abaissé ses perspectives de rentabilité pour 2024 en raison du redressement trop lent du taux d’occupation de ses établissements en France.

Le groupe prévoit désormais cette année un excédent brut d’exploitation retraité des loyers (Ebitdar) allant de 700 millions à 730 millions d’euros, et non plus de 800 millions à 835 millions d’euros. Cet abaissement, qualifié «d’important» par Invest Securities, est la conséquence d’une «augmentation des ressources mobilisées dans les établissements que la progression du taux d’occupation dans les maisons de retraite n’a pas permis d’accompagner», a indiqué Emeis dans un communiqué.

La société estime que son Ebitdar devrait se situer entre 330 millions et 340 millions d’euros pour les six premiers mois de l’année, un niveau similaire à celui du premier semestre 2023, soit 336 millions d’euros.

43% des ventes en France

Sur cette période, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 2,77 milliards d’euros, en hausse de 9,2% en données publiées par rapport au premier semestre 2023. En organique, la croissance s’est établie à 8,9%.

Le taux d’occupation moyen s’inscrit à 85,3%, en hausse de 2,6 points par rapport au premier semestre 2023. En France, le taux d’occupation des maisons de retraite n’a progressé que de 0,5 point sur le deuxième trimestre par rapport à la même période de l’exercice précédent, pour atteindre 83,1%.

A lire aussi: L’ex-Orpea se remet dans le bon sens avec son regroupement d’actions

«La France représente encore près de 43% du chiffre d’affaires : de facto, avec un taux d’occupation en retard sur les objectifs et de gros efforts pour améliorer les services - des recrutements en plus forte hausse que le taux d’occupation - les marges ne peuvent se reconstruire, comme envisagé», a commenté Oddo BHF dans une note adressée à ses clients.

«Le risque, pour le titre, est que le marché se donne encore six mois pour mieux appréhender la vitesse de reconstitution des marges», a ajouté l’intermédiaire financier, qui a abaissé son objectif de cours sur la valeur de 15 euros à 13 euros et maintenu sa recommandation «neutre».

Du retard dans le plan de cessions

En parallèle, Emeis a également fait part vendredi d’un retard dans son vaste plan de cessions immobilières, en raison du report sur l’exercice 2025 d’une opération immobilière planifiée initialement en France pour la fin 2024. En conséquence, le produit brut des cessions immobilières encaissé sur 2024 s'élèverait à environ 380 millions d’euros, et non plus à 500 millions d’euros, a indiqué la société.

Dans ce contexte, Emeis a annoncé vendredi la mise en ouvre sur le second semestre d’un «plan d’actions visant à remettre en adéquation les ressources avec le niveau d’activité tout en garantissant un taux d’encadrement supérieur aux standards moyens de la profession». Emeis dit aussi avoir «engagé des mesures conservatoires complémentaires significatives sur ses postes d’investissement».

En février dernier, Emeis avait achevé une lourde restructuration financière ayant entraîné sa prise de contrôle par un groupement mené par la Caisse des dépôts et consignations (CDC).

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