
Orange songe à coter ses activités Afrique et Moyen-Orient
Orange se rapproche d’une éventuelle introduction en Bourse (IPO) de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient. Le rassemblement de ces activités du groupe en une seule entité, dont le siège a été inauguré mercredi à Casablanca, au Maroc, pourrait en poser les bases.
«Orange a décidé de rassembler toutes ses activités régionales dans une seule société, OMEA (Orange Middle-East and Africa, ndlr), pour créer une entité distincte et proposer au groupe plusieurs options de croissance», précise l’opérateur télécom dans un communiqué jeudi. «Une IPO de OMEA est un de ces scénarios potentiels, la décision dépendra de plusieurs facteurs, dont les opportunités stratégiques et l’orientation du marché».
En fait, la filiale OMEA avait été créée dès fin 2015, «pour améliorer la visibilité africaine de l’actif. Les financiers y avaient déjà vu une possible IPO», précise une source proche à L’Agefi. Le projet d’IPO est devenu une lapalissade: il était déjà évoqué en 2014.
Orange est présent dans dix-huit pays de cette zone. Ils ont généré 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018, soit environ 12,6% du chiffre d’affaires global du groupe, et leurs ventes y ont crû de 5,1%. Qui plus est, en Afrique et au Moyen-Orient, le groupe bénéficie d’une forte hausse des services sur mobile, portés en particulier par la 4G et Orange Money, son service de transfert d’argent et de paiement sur mobile. Il compte dans cette zone environ 125 millions de clients à la téléphonie mobile.
Selon les analystes de Bloomberg Intelligence, ces actifs d’OMEA représentent une valeur de marché d’environ 13 milliards d’euros. Leur revente permettrait à l’opérateur historique français de dégager du cash, alors qu’il doit consentir à de coûteux investissements afin de développer ses infrastructures de très haut débit mobile et fixe.
Certes, rien n’est arrêté : Orange indique ne pas avoir choisi entre les différentes pistes, IPO ou ouverture de capital, et «ne pas avoir de calendrier arrêté pour une éventuelle IPO». Pourtant, Stéphane Richard, PDG d’Orange, déclarait jeudi devant la presse présente à Casablanca, «Techniquement, nous serons prêts dans quelques mois. Courant 2020, c’est une carte que nous aurons dans notre jeu».
Les banques Morgan Stanley et BNP Paribas, citées par l’agence Bloomberg mardi, ont été consultées, «en tant que banques conseils, mais elles ne sont pas ‘global coordinators’», précise-t-on chez Orange. Le groupe envisagerait une double cotation, en Afrique et en Europe.
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