
Orange réfléchit à mettre en Bourse ses actifs africains
Orange veut profiter de l’intérêt grandissant des investisseurs pour l’Afrique. Ramon Fernandez, le nouveau directeur financier de l’opérateur de télécoms, et Gervais Pellissier, son directeur général délégué, ont indiqué lors d’un récent «road-show» organisé par Oddo Securities étudier la cotation des actifs africains du groupe, auxquels sont également rattachés les opérateurs du Moyen-Orient et d’Asie.
«Le projet est encore au stade de la réflexion et aucune modalité ou calendrier n’a été arrêté», a précisé le groupe à L’Agefi. L’opération poserait notamment la question de la cotation de certaines filiales locales, comme celle de Sonatel au Sénégal.
Orange est présent dans dix-sept pays africains, en Irak, en Jordanie et au Vietnam. Ils représentent 106 millions de clients soit 38% de la base totale de l’opérateur et ont généré 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Si elle aboutit, cette cotation permettrait de faire ressortir la valeur de ces filiales, dont la croissance du chiffre d’affaires, de 8% au premier semestre 2014, est largement supérieure à celle des opérateurs dans les pays développés. Le tout avec de meilleures marges. Sonatel, qui porte aussi les participations au Mali ou en Guinée, dégage une marge d’exploitation de 37,7%, contre 35,6% pour Orange en France.
Selon les analystes d’Oddo, ces actifs représentent une valeur d’entreprise de «près de 10 milliards d’euros, soit 7 fois l’Ebitda», qu’ils estiment à 1,4 milliard d’euros pour 2015. Ce multiple est proche de celui du sud-africain MTN, premier opérateur du continent avec une capitalisation boursière de 40 milliards de dollars. Orange, dans son ensemble, capitalise à peine 5 fois son Ebitda.
La cession sur le marché d’une partie du capital d’une holding chapeautant ces actifs permettrait aussi de faire remonter 1 à 2 milliards de cash, selon les analystes d’Oddo. Une somme utile au moment où Orange est sur le point de mobiliser 3,8 milliards d’euros pour racheter l’opérateur espagnol Jazztel. Enfin, la cotation des filiales dans les pays émergents pourrait également faciliter le financement d’acquisitions sur le continent.
Marc Rennard, directeur exécutif en charge de la région Afrique, Moyen-Orient, Asie, ne cache pas son ambition de hisser le groupe dans le duo de tête du continent au cours des cinq prochaines années.
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