
L’indemnité de départ déguisée du patron de Zodiac agace Proxinvest

La dernière assemblée de générale de Zodiac avant son rachat par Safran, demain après-midi, pourrait être animée. Les actionnaires de l’équipementier aéronautique devront se prononcer sur la rémunération de leurs dirigeants. Or Proxinvestrecommande de s’opposer à la plupart de ces résolutions.
La rémunération d’Olivier Zarrouati, président du directoire de Zodiac jusqu’au 15 juin 2017, est dans le collimateur de l’agence de conseil en vote. Alors que les actionnaires ne lui ont jamais voté d’indemnité de départ, Olivier Zarrouati a pourtant perçu le 30 juin 2017 une «rémunération exceptionnelle» de 620.000 euros, soit un an de rémunération fixe. Une «véritable indemnité de départ déguisée» pour Proxinvest, pour qui « ce tour de passe-passe permet à l’entreprise de s’affranchir de l’article L. 225-90-1 du Code de commerce qui prévoit l’approbation de tout avantage postérieur à l’emploi par l’assemblée générale».
Si cette pratique a déjà été observée lors des départs de Pierre-Henri Gourgeon d’Air France-KLM et de Patrick Kron d’Alstom, Proxinvest se félicite qu’elle ne soit plus possible grâce à la loi Sapin 2 qui rend contraignant le vote des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants. Mais du fait de son exercice décalé, Zodiac n’est pas tenu cette année à ce vote. Cette rémunération exceptionnelle «tient compte du travail accompli par monsieur Olivier Zarrouati depuis sa nomination et de l’importance du rôle et de l’implication de ce dernier dans l’aboutissement de l’accord de rapprochement avec Safran marquant une étape majeure dans la vie du groupe Zodiac Aerospace», justifie le conseil de surveillance de la société.
Proxinvest s’étonne aussi de la rémunération de Yann Delabrière, président du directoire de Zodiac depuis le 16 juin 2017, qui a touché un fixe mensuel de 138.000 euros, contre moins de 52.000 euros pour son prédécesseur. Zodiac «préfère ne pas verser de rémunération variable annuelle dans la perspective d’un remaniement du directoire après l’offre publique de Safran», commente Proxinvest.
Enfin, l’agence de conseil en vote relève que Didier Fontaine, membre du directoire, perçoit, au titre de son contrat de travail et de manière exceptionnelle, «une rémunération variable garantie à 100% de son plafond maximum», soit 375.000 euros. Faisant ainsi fi des critères de performance.
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