
L’Eurogroupe élit aujourd’hui son nouveau président

C’est ce lundi après-midi que les 19 ministres membres de l’Eurogroupe vont choisir celui d’entre eux qui dirigera leurs réunions de janvier 2018 à juin 2020. Quatre ministres de pays de la zone euro ont candidaté : le Portugais Mario Centeno, le Luxembourgeois Pierre Gramegna, le Slovaque Peter Kazimir et la Lettone Dana Reizniece-Ozola.
La procédure est simple : celui qui remporte la majorité absolue des suffrages gagne. Un nombre indéfini de tours est prévu, sans élimination – «si un ministre remporte un ou deux votes, il se retirera de lui-même», explique une source européenne. Petite subtilité : les résultats ne seront pas proclamés dans l’enceinte de l’Eurogroupe, mais le score de chaque candidat lui sera communiqué individuellement.
Le Portugais est clairement favori. Il est soutenu par la gauche européenne, qui a elle-même la bénédiction des ministres de droite – qui ne présentent pas de candidat. Mario Centeno convainc aussi à Bercy, où on souligne son expérience, sa compétence, et sa vision en faveur d’une zone euro plus intégrée.
Mais le nombre important de candidats complique les choses. «Dans chaque scénario ‘un contre un’ possible, je peux prédire qui va gagner. Mais à quatre, c’est plus compliqué», continue la source.
Ainsi, le Slovaque – un socialiste qui défie Mario Centeno – pourrait défausser ses voix sur Pierre Gramegna. Certains ministres de droite, comme l’Irlandais Paschal Donohoe, semblent également peu enthousiastes à l’idée de voir le ministre portugais gagner – ils pourraient aussi lorgner du côté du Luxembourgeois.
Quid du président de l’Euro Working Group ?
Une fois le nouveau président de l’Eurogroupe élu, les 19 capitales doivent se préparer à un second round. Il faudra en effet élire en janvier le président de l’Euro Working Group (EWG), l’organe technique chargé de préparer les réunions de l’Eurogroupe. Il est composé de hauts fonctionnaires nationaux, souvent des directeurs du Trésor – pour la France, c’est Odile Renaud-Basso.
Le poste est à la fois technique et politique, et les tractations risquent de recommencer une fois le président de l’Eurogroupe élu.
Le président actuel, l’Autrichien Thomas Wieser, a indiqué qu’il recevait les candidatures jusqu’au 8 décembre. Les membres de l’EWG éliront ensuite leur président le 11 janvier, pour une prise de fonction début février.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël