
Les rémunérations des dirigeants britanniques continuent de progresser

La grogne des actionnaires lors des dernières AG et les critiques gouvernementales n’ont pas eu d’effet sur les niveaux des rémunérations des dirigeants britanniques. Selon une étude publiée conjointement par le CIPD (Chartered Institute of Personnel and Development) et le High Pay Centre, la rémunération annuelle médiane des patrons des grandes entreprises britanniques (FTSE 100) a progressé l’an dernier de 11% comparée à 2016, pour s’établir à 3,93 millions de livres. Leur rémunération moyenne a augmenté de façon encore plus importante (+23%), à 5,66 millions de livres.
Le High Pay Centre et le CIPD ont cependant reconnu que les rémunérations moyennes étaient largement affectées cette année par les montants astronomiques perçus par deux dirigeants : Jeff Fairburn, le directeur général de l’entreprise de BTP Persimmon, a ainsi perçu une rémunération globale de 47,1 millions de livres, soit 22 fois la somme perçue en 2016 ; et Simon Peckham, le directeur général de l’entreprise manufacturière Melrose Industries, a reçu 42,8 millions de livres, soit 43 fois ses émoluments de 2016… Si l’on exclut ces deux rémunérations, la paie moyenne progresse néanmoins de 6%, à 4,58 millions de livres, en 2017.
Selon l’étude, les plans d’intéressement à long terme (LTIP) sont de plus en plus utilisés dans la rémunération globale des dirigeants, couvrant 56% du total, contre 48% en 2016. Or, ces plans sont considérés comme beaucoup trop généreux car ils ne permettent pas d’aligner correctement la rémunération des dirigeants avec les performances à long terme des entreprises.
Au total, la rémunération moyenne des dirigeants des entreprises de l’indice phare de la Bourse de Londres représente 145 fois la paie moyenne des employés, alors que ce ratio était de 128 en 2016. «Il est très troublant qu’un tel écart de salaire demeure entre les directeurs généraux et leurs employés, explique Luke Hildyard, le directeur du High Pay Centre. La distribution des rémunérations dans les entreprises a un gros effet sur les niveaux de vie et, d’après plusieurs indicateurs, le Royaume-Uni est un des pays les plus inégalitaires en Europe.» En juin, le gouvernement a annoncé son intention de contraindre les entreprises de plus de 250 salariés à publier et à justifier l’écart de rémunération entre le directeur général et les employés à compter de 2020.
Plus d'articles du même thème
-
Le trésorier doit allonger la durée de ses placements
Pandat Finance livre comme chaque mois son décryptage du marché des placements des trésoriers d’entreprise. -
Une grève suivie à la Société Générale accentue la pression sur Slawomir Krupa
L’intersyndicale a organisé une journée de mobilisation ce mardi 25 mars. Les premiers retours font état d’un taux de grévistes d'au moins 20% dans deux régions. -
Les directeurs Actions du fonds souverain norvégien empochent chacun 1,3 million d’euros
Les deux directeurs, payés en salaire fixe, reçoivent le double du patron du fonds souverain.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions