
Les producteurs de cognac bondissent en Bourse après des propos rassurants sur la Chine

Les fabricants français de cognac sont à la fête en Bourse ce mardi après que le président Emmanuel Macron a souligné l’«attitude ouverte» de son homologue chinois dans le cadre d’un différend commercial qui pourrait se traduire par des droits de douane imposés par la Chine sur les importations de cognac en provenance de l’Union européenne.
Les actions Pernod Ricard et Remy Cointreau bondissaient de respectivement 3 % et de 7% vers 11h30 et figuraient parmi les plus fortes hausses des indices CAC 40 et SBF 120. En janvier, ces valeurs avaient été fortement pénalisées par l’annonce de l’ouverture d’une enquête anti-dumping de la Chine sur le cognac, qui avait été interprétée comme une mesure de rétorsion du pays contre la volonté de l’Europe de se protéger des véhicules électriques chinois.
«Je remercie le président pour son attitude ouverte concernant les mesures provisoires sur le cognac et pour son souhait de ne pas les mettre en œuvre», a déclaré Emmanuel Macron lors d’une visite d'État du président chinois Xi Jinping lundi.
1,57 milliard de dollars
Alors que le président français a donné peu de détails et que Xi Jinping n’a pas mentionné la question, une source diplomatique française a déclaré que cela signifiait qu’il n’y aurait pas de taxes ou de droits de douane jusqu'à la fin de l’enquête, mais que cela n’excluait pas des mesures une fois qu’elle serait terminée. De leur côté, Remy Cointreau et Pernod Ricard se sont refusés à tout commentaire.
Peu après l’annonce de l’enquête antidumping, l’association française de l’industrie du cognac avait déclaré qu’elle coopérerait pleinement avec les autorités chinoises, mais qu’elle pensait que cette mesure était liée à une querelle commerciale plus large plutôt qu’au marché des spiritueux.
A lire aussi: Pernod Ricard rassure le marché sur sa marge
La Chine a importé pour 1,57 milliard de dollars de spiritueux issus de la distillation du vin de raisin (brandy) en 2023 jusqu’en novembre, et la France représentait 99,8% de toutes les exportations de brandy de l’Union européenne, selon les données des douanes chinoises.
Lundi, Emmanuel Macron a offert à Xi Jinping une bouteille de cognac Louis XIII, une exclusivité de Remy Cointreau, dont le prix de vente est compris entre 3.000 et 4.000 euros, parmi d’autres cadeaux.
(Avec Reuters)
Plus d'articles du même thème
-
La Chine riposte aux Etats-Unis et donne un nouveau coup de massue aux marchés
Les actions européennes plongent de nouveau après que Pékin a dévoilé une série de mesures en réponse aux droits de douane américains. -
La Chine cherche la bonne réponse à la guerre commerciale
Le gouvernement chinois s’est pour l’instant contenté de mots, et défend encore la valeur de sa devise. Pékin s'est aussi rapproché de Séoul et Tokyo. -
Washington applique à ses partenaires commerciaux un calcul simpliste
Les Etats-Unis ont annoncé l’application de droits de douane particulièrement élevés contre la plupart des pays du monde. Présentés comme «réciproques», ces «tariffs» découlent en réalité de l’application d’une formule mathématique basique.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions