
Les patrons de banques françaises ont été gâtés en 2017
Les bonnes performances des banques françaises et de leurs filiales profitent directement à leurs dirigeants. Leur rémunération totale a bénéficié l’an dernier d’une hausse de leur bonus, révèle l’étude des documents de référence 2017. Seules exceptions : Jean-Laurent Bonnafé chez BNP Paribas et Frédéric Oudéa à la Société Générale ont vu leur variable reculer après des bénéfices en baisse, mais ils restent en tête des financiers français (voir le graphique) et sont les seuls à disposer d’un plan d’intéressement à long terme.
A l’inverse, le package attribué à Laurent Mignon, le patron de Natixis, est passé de 1,9 à 2,6 millions d’euros, soit une hausse de 50%. Il devance désormais Yves Perrier chez Amundi. Malgré le dépassement de ses objectifs, le numéro un de la filiale cotée de gestion du Crédit Agricole a vu son bonus plafonné, comme en 2016, pour respecter la limite de deux fois le salaire fixe (en hausse de 7,5%). La prime variable de Laurent Mignon a quant à elle augmenté de 75%, à 1,66 million, et son salaire fixe de 20% à 960.000 euros. Cette générosité, qui résulte des bons résultats de la filiale cotée de BPCE, lui permettra d’amortir son passage à la tête de sa maison mère où il succédera le 1er juin à François Pérol, bien moins payé avec 1,48 million d’euros l’an dernier.
Laurent Mignon a aussi reçu 84.775 actions gratuites (soit l'équivalent de 560.000 euros selon nos calculs) votées en conseil d’administration le 13 avril, deux semaines avant l’annonce de son transfert chez BPCE, révèle un document réglementaire. Il touchera par ailleurs 300.000 euros en tant que président de Natixis, précise un autre avis. François Pérol y siégeait bénévolement, mais il était arrivé avec Laurent Mignon dans un tout autre contexte, en 2009, pour sauver le groupe plombé par les crédits subprime. François Riahi, le nouveau DG de Natixis, touchera un salaire fixe de 800.000 euros et aura droit au même schéma de rémunération que son prédécesseur.
Autre enseignement de 2017, les dirigeants du Crédit Mutuel Arkéa restent bien mieux payés que ceux du Crédit Mutuel-CIC contre lesquels ils mènent une guerre fratricide. L’écart est même de un à deux entre Jean-Pierre Denis et Nicolas Théry, les présidents des deux groupes. Le pôle de Strasbourg ne verse pas de bonus mais il a su se montrer généreux pour le départ à la retraite d’Alain Fradin. Remplacé mi-2017 par Daniel Baal à la direction du Crédit Mutuel, il a touché plus d’un million d’euros d’indemnités de fin de mandat et de carrière.
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