Les investisseurs commencent à jouer la reprise de l’aérien

Après la récente levée obligataire d’EasyJet, la nouvelle compagnie norvégienne Flyr a réussi hier son entrée en Bourse à Oslo.
Yves-Marc Le Réour
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En Europe, le passeport vaccinal pour voyager est à l’étude mais certains pays n’y sont pas favorables.  -  Crédit European Union

Si le transport aérien fait partie des secteurs d’activité les plus affectés par la crise sanitaire depuis un an, certaines compagnies parviennent à tirer leur épingle du jeu auprès des investisseurs. Après EasyJetqui a levé avec succès mercredi dernier 1,2 milliard d’euros par le biais d’une émission obligataire à 7 ans, un nouvel acteur nommé Flyr vient de faire une entrée en Bourse remarquée à Oslo sur le compartiment Euronext Growth.

La start-up norvégienne, dont l’activité débutera d’ici à la mi-2021, a vu son cours de Bourse s’envoler de 28% lundi lors des premiers échanges. Alors que le prix de son introduction en Bourse avait été fixé à 5 couronnes, le titre a terminé la séance à 5,85 couronnes, conférant à la société une capitalisation boursière de 877 millions de couronnes (85 millions d’euros). Son IPO, qui lui a permis de lever 600 millions de couronnes, a été conduite par Arctic Securities, Carnegie et Sparebank 1 Markets. Le placement a été sursouscrit plusieurs fois par des investisseurs locaux et internationaux.

Lancée à l’automne dernier par d’anciens cadres dirigeants de SAS et de Norwegian Air, la jeune pousse, qui employait fin 2020 une trentaine de salariés, aura recours à une application mobile qui gérera l’ensemble des réservations des clients. Elle s’est engagée à recruter du personnel qui bénéficiera de salaires et de conditions de travail conformes aux normes norvégiennes. Elle se concentrera sur les vols court et moyen-courriers desservant la Norvège et certaines destinations européennes, visant ainsi une grande partie de la clientèle des transporteurs nordiques en difficulté. Norwegian, qui met la dernière main à son plan de restructuration, a déjà indiqué qu’elle comptait ramener sa flotte à 50 appareils, contre 140 avions exploités avant le début de la pandémie.

Flyr, qui prévoit d’acquérir ou de louer huit appareils initialement, entend pour sa part tripler son nombre d’avions d’ici à 2024. «Ceci nous permettra de saisir des opportunités de croissance sur un marché en phase de transformation et de redressement», a déclaré hier la directrice générale, Tonje Wikstroem Frislid. «En raison de la disponibilité des avions et des équipages, une montée en puissance rapide liée à la demande est possible pour Flyr», estime la dirigeante. «Nous disposerons de systèmes opérationnels modernes conçus par des experts du secteur, d’une expérience client entièrement digitale et d’une équipe dirigeante forte d’une longue expérience dans l’aérien», ajoute-t-elle.

L’arrivée de nouveaux intervenants, susceptibles de contribuer à la recomposition du transport aérien, représente une menace supplémentaire pour les anciennes compagnies nationales comme Air France-KLM ou Lufthansa, qui ont reçu plusieurs milliards d’euros d’aide publique des Etats européens. A court terme, le retour d’une confiance plus large des investisseurs envers le secteur sera lié au rythme de la réouverture des frontières.

Après l’annonce la semaine dernière par le Royaume-Uni d’un assouplissement des mesures de restrictions des vols internationaux à partir de la mi-mai, l’Union européenne a lancé lundi le chantier du passeport vaccinal électronique, en se fixant comme objectif de présenter «une proposition législative en mars». Si l’Espagne ou la Grèce y sont très favorables, d’autres pays comme la France et l’Allemagne estiment qu’un tel passeport serait discriminatoire envers les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas recevoir une injection de vaccin contre le Covid-19.

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