
Les écarts de rémunérations britanniques se resserrent

Si la rémunération moyenne des dirigeants du FTSE 100 a baissé de 17% entre 2015 et 2016, passant de 5,4 millions de livres à 4,5 millions (5 millions d’euros), elle reste «extrêmement» élevée, constate le rapport du Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) réalisée en partenariat avec le think-tank High Pay Centre. Des rémunérations constituées à 48% de plan de long terme, à 25% de bonus de court terme, à 20% de fixe et à 6% de retraite chapeau. «Nous espérons que cette inversion de tendance […] est le début d’une nouvelle réflexion sur la manière dont les dirigeants sont payés, plutôt qu’une réaction à court terme à des pressions politiques», a commenté Peter Cheese, directeur général du CIPD. Theresa May, Première ministre britannique a en effet annoncé sa volonté de renforcer le contrôle des actionnaires sur les salaires des dirigeants.
Cette rémunération se compare aux 28.000 livres (31.300 euros) du salaire moyen britannique, soit un multiple de 160 fois. En revanche, le salaire moyen d’une femme dirigeante du FTSE (elles sont six) n’est que de 2,5 millions.
L’écart entre la rémunération du dirigeant et le salaire moyen des salariés de son entreprise passe de 148 en 2015 à 129 en 2016. Avec des différences sectorielles importantes. Le ratio va de 27 dans la technologie à 248 dans les services aux consommateurs, en passant par 68 dans les services financiers.
Si les packages des 25 dirigeants les mieux payés ont reculé de 24% à 9,4 millions de livres l’an dernier, ceux des 32 patrons les moins rémunérés ont progressé. Mais l’essentiel de la baisse s’explique par celle du patron de WPP, Martin Sorrel, dont la rémunération est passée de 70,4 millions de livres à 48,1 millions. Il reste, de très loin, le mieux payé. La dirigeante la mieux payée, Alison Cooper, chez Imperial Brands, touche 5,5 millions et n’entre pas dans le top 10. Parmi les fortes hausses de 2016, figurent celles des patrons d’AstraZeneca (de 8 à 13 millions de livres), de CRH (de 4 à 8 millions), de Carnival (de 6 à 22 millions, le deuxième salaire le plus élevé), et de BAT (de 4,5 à 7,6 millions).
Le rapport encourage les sociétés à donner des informations détaillées sur leurs effectifs, les coûts de personnel et une répartition par régions afin de pouvoir établir un ratio de rémunération au Royaume-Uni. Il milite pour des ratios, entre le mieux et le moins bien payé, entre les différents niveaux de management, et entre le salaire médian et celui du PDG.
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