Les désertions à sa tête n’empêcheront pas Metro d’accroître son bénéfice cette année

Le distributeur prévoit une hausse d’au moins 5 % de son bénéfice d’exploitation en 2011. Les remplaçants de ses présidents n’ont pas encore été nommés
Olivier Pinaud

Le marché redoutait le pire. Metro l’a plutôt rassuré. Quatrième distributeur mondial derrière Wal-Mart, Carrefour et Tesco, le groupe allemand n’a pas violemment abaissé sa prévision de bénéfice d’exploitation pour 2011 comme le laissait craindre, depuis cet été, l’annonce d’une stagnation du chiffre d’affaires annuel. Certes, la direction de Metro admet que l’objectif d’améliorer le résultat de 10% cette année sera plus difficile à atteindre dans le contexte économique actuel et nécessitera des ventes de Noël nettement meilleures que celles de 2010. Mais elle estime que le bénéfice d’exploitation augmentera d’au moins 5%, soit environ 1 point de plus que ne le prévoyait le consensus Thomson Reuters.

Le bénéfice d’exploitation 2011 devrait ainsi s’établir au-dessus de 2,53 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 16,3 milliards. Pour certains analystes, atteindre 10% n’est pas totalement impossible. La base de comparaison est favorable. L’an dernier, l’activité de Metro avait été fortement pénalisée par la vague de froid qui avait sévi pendant deux semaines en Europe.

Cette progression d’au moins 5% démontre, selon la direction de Metro, l’efficacité croissante de son plan «Shape 2012», la hausse du bénéfice ne pouvant être attribuée au dynamisme des ventes. Lancé début 2009, ce programme doit permettre au distributeur d’accumuler 1,5 milliard d’euros de bénéfices supplémentaires d’ici à la fin de 2012. La montée en puissance attendue au cours du dernier trimestre de 2011 semble valider un peu plus l’atteinte de cet objectif.

Ces chiffres rassurants tombent au moment où Metro en avait certainement le plus besoin. Car en plus de devoir gérer comme ses concurrents la faiblesse de la consommation en Europe, le groupe allemand est confronté à une profonde crise de gouvernance. Le président du conseil de surveillance, Jürgen Kluge, et le président du directoire, Eckhard Cordes, ont annoncé en octobre, à une semaine d’intervalle, qu’ils quitteraient leurs fonctions dans les prochains mois. Le second a notamment évoqué le manque de soutien du conseil de surveillance. Leurs remplaçants n’ont toujours pas été nommés. Le directeur financier, Olaf Koch, pourrait assurer l’intérim.

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