
Le profit net de TotalEnergies recule malgré la hausse du prix du pétrole

Le géant de l'énergie TotalEnergies a publié jeudi un profit net ajusté en repli de 6% au titre du deuxième trimestre, à 4,67 milliards de dollars. La progression du cours du pétrole de 9% sur la période n’a pas permis de compenser une dynamique moins favorable dans le raffinage-chimie et dans le gaz naturel liquéfié (GNL), dont le prix de vente a, lui, diminué de 5%.
Le flux de trésorerie des opérations (CFFO) du groupe s’inscrit également en baisse de 8%, à 7,77 milliards de dollars. Ces deux indicateurs les plus suivis par le marché sont en outre inférieurs aux attentes des analystes. Selon un consensus compilé par Factset, ils anticipaient un profit net ajusté de 4,94 milliards de dollars et un CFFO supérieur à 8 milliards de dollars. En réaction, le titre TotalEnergies a terminé la séance en repli de 0,7 % jeudi soir à la Bourse de Paris.
Cette baisse ne surprend pas les analystes d’UBS compte tenu «du léger raté au niveau du bénéfice net ajusté alors que les attentes avaient déjà été révisées à la baisse à la suite de la publication d’indicateurs de marché par la société plus tôt dans le mois». Mi-juillet, TotalEnergies avait en effet dévoilé des prix de ventes de GNL et des marges de raffinage en repli au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année.
Le résultat opérationnel de la branche Exploration & Production a grimpé de 14%, à 2,67 milliards, grâce notamment à la hausse du prix de l’or noir. Celui du pôle de production d'électricité Integrated Power a gagné 12%, à 502 millions de dollars, sans toutefois atteindre les 611 millions enregistrés au premier trimestre de cette année.
Programme d’investissements confirmé
Tous les autres pôles de TotalEnergies sont en repli. Le profit opérationnel du GNL intégré a reculé de 13%, à 1,15 milliard de dollars. La baisse atteint 36%, à 639 millions de dollars, dans le raffinage-chimie. Ces résultats sont 4% et 9% en dessous des attentes des analystes, respectivement, rapporte UBS.
Les dirigeants ont confirmé leur cible d’investissement de 17-18 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année, dont 5 milliards de dollars dédiés à la branche Integrated Power.
Pour le troisième trimestre, ils anticipent une production d’hydrocarbures comprise entre 2,4 et 2,45 millions de barils équivalent pétrole par jour après 2,44 millions au deuxième trimestre (-1% sur un an), soit un niveau proche des 2,46 millions de barils attendus par les analystes sur la période.
Le dividende trimestriel est confirmé à 0,79 euro par titre et le programme de rachat d’actions maintenu à 2 milliards de dollars au troisième trimestre.
De «vraies» actions à New York
Interrogé par un analyste sur l’avancée du projet de cotation principale de l’action TotalEnergies à New York, le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a indiqué qu’il s’agissait d’une opération purement technique. «Nous voulons seulement transformer les ADR en actions et nous progressons sur ce sujet» a-t-il réagi, précisant que «certains investisseurs américains n’aiment pas la complexité des ADR». L’entreprise devrait donner plus de détails à ce sujet lors de la journée investisseurs prévue début octobre.
Également questionné sur l’hypothèse de voir la France prendre une «golden share» au capital de son groupe, il a rappelé que l’Etat avait déjà détenu une telle «action spécifique» au début des années 2000 et qu’elle avait été considérée comme illégale par la justice. Il s’est montré sceptique quant à la capacité des pouvoirs publics à mettre en œuvre un tel mécanisme.
A lire aussi: Avec TotalEnergies et Bull, le retour en force des «golden shares»
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