Le Pentagone pourrait renoncer à son contrat avec Microsoft dans le cloud

La persistance des poursuites engagées par Amazon compromet le calendrier de la mise en œuvre de ce contrat de 10 milliards de dollars.
Yves-Marc Le Réour
Le Pentagone à Washington, siège du département américain de la défense.
Le Pentagone à Washington, siège du département américain de la défense.  -  Photo David Mark/Pixabay

Le contrat conclu en 2019 entre Microsoft et le Pentagone dans le cloudpourrait être remis en question avec l’arrivée de l’administration Biden. Bien qu’il ait été à nouveau confirmé en septembre 2020, ce contrat d’une valeur de 10 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros) fait toujours l’objet d’une bataille juridique menée par Amazonqui avait été évincé du programme JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure) au profit de son rival. Ce programme traduit la volonté du département américain de la défense d’harmoniser ses solutions de stockage de données en nuage. La modernisation de son infrastructure informatique doit également lui permettre de développer ses capacités en matière d’intelligence artificielle.

Depuis le début de l’affaire, Amazon a estimé que la décision du Pentagone d’attribuer le contrat à Microsoft n’était pas seulement motivée par des arguments techniques et tarifaires mais qu’elle reflétait l’animosité existant entre le président Donald Trump et Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, en raison notamment de la couverture critique des actions de l’administration Trump par le Washington Post, journal contrôlé par Jeff Bezos.

Le mois dernier, un tribunal fédéral a jugé irrecevable le rejet par le Pentagone d’une partie du dossier d’Amazon. La persistance des poursuites compromet désormais le calendrier du déploiement de JEDI. Dans une déclaration envoyée au Wall Street Journal, Microsofta reconnu lundi que ce contentieux pesait sur la mise en œuvre du contrat. «Nous sommes d’accord avec le gouvernement américain sur le fait qu’un litige prolongé est néfaste et que ceci a retardé la mise à disposition de cette technologie aux membres de nos services armés qui en ont besoin», a relevé le groupe informatique.

La secrétaire adjointe à la défense, Kathleen Hicks, a déclaré que le dossier devrait être réexaminé, le projet JEDI ne faisant plus l’unanimité. Le gouvernement fédéral a commencé à mettre en avant les 13 autres contrats cloud obtenu auprès de différents fournisseurs, dont Oracle et Amazon. Certains des principaux promoteurs du contrat JEDI ont en outre quitté ses rangs. Parmi ceux-ci, Chris Lynch, l’ex-directeur du service numérique du département de la défense, qui avait conçu le projet, a depuis lors lancé une société technologique qui travaille avec le gouvernement fédéral.

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