La tension sur les rémunérations chez Renault remonte avant l’AG

Renault
Après six premiers mois record (268 milliards) malgré la crise liée au covid, et un très bon mois de septembre qui avait compensé la décélération de l’été (56,4 milliards), les émissions de dettes corporates en euros ont calé en octobre sur le segment «investment grade» (IG : 22,1 milliards d’euros) mais explosé, avec la perspective d’une fin d’incertitude autour des élections américaines, sur le segment «high yield» (HY : 16,7 milliards) qui enregistre un record mensuel selon les données de SG CIB. Malgré un démarrage au ralenti, la banque s’attend à un nouveau réveil du marché IG qui a déjà battu tous les records avec 380 milliards en 2020, et également à un record absolu du marché HY sur l’année.  -  Bloomberg

Deux jours avant l’assemblée générale de Renault, un document révélé par Reuters fait remonter la tension sur la question des rémunérations des dirigeants du constructeur automobile, son PDG Carlos Ghosn en tête. Un schéma proposé par Ardea Partners, une banque d’investissement conseillant Carlos Ghosn sur les questions d’intégration accrue de l’alliance entre Renault, Nissan et Mitsubishi, permettrait de faire remonter vers une société enregistrée aux Pays-Bas une portion des nouvelles synergies dégagées grâce à l’alliance. Les fonds transférés sous la forme de bonus en numéraire et en titres serviraient à «encourager les dirigeants à poursuivre les opportunités de synergies», indique la présentation consultée par Reuters.

Selon le projet, l’alliance verserait 8% des synergies additionnelles dégagées chaque année, soit l'équivalent de 80 millions d’euros si l’arrivée de Mitsubishi permet un milliard d’euros de synergies. Un tiers de cette somme serait réservé aux six principaux managers de l’alliance. La nouvelle société serait détenue à 100% par une fondation indépendante, «évitant les sujets de parties apparentées» qui exigeraient une information des actionnaires des constructeurs. Les versements échapperaient aussi aux charges sociales françaises. «Les montants versés via les contrats de service seraient publiés chaque année dans les comptes respectifs des membres (de l’alliance) - bien que les montants payés à chaque participant n’auraient pas légalement à être publiés», est-il ajouté dans le document.

Catherine Loubier, porte-parole de l’alliance, a déclaré à Reuters que «cet article n’est pas basé sur une information fournie par l’Alliance ou les entreprises qui en sont membres, et aucune décision de cette sorte n’a été prise».

L’Etat français, principal actionnaire de Renault, s’oppose régulièrement au PDG Carlos Ghosn sur sa rémunération. A l’assemblée générale de 2016, le PDG a sauvé sa rémunération de 7,2 millions d’euros malgré un vote négatif des actionnaires, dont l’Etat. Les actionnaires de Renault auront à nouveau l’occasion de se prononcer sur la rémunération du PDG cette semaine lors de l’AG de jeudi . Le say on pay reste consultatif sur le montant de rémunération de l’exercice écoulé, mais devient contraignant sur la politique de rémunération à venir. Selon l’AFP, les représentants de l’Etat voteront une nouvelle fois contre la rémunération de Carlos Ghosn jeudi en AG. En ajoutant le salaire versé par Nissan, la rémunération de Carlos Ghosn atteint 15,6 millions d’euros, faisant de lui le troisième patron le mieux payé des dirigeants du CAC 40.

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