
La Super League stimule les valeurs du football en Bourse

Les actions de Manchester United et de la Juventus de Turin grimpent lundi en Bourse après l’annonce de la création d’une Super Ligue (Super League, en anglais) européenne de football par douze des clubs européens les plus riches, une nouvelle compétition en milieu de semaine, dont ils font partie.
L’action de la Juventus bondit ce lundi de 13%, à 0,88 euro, vers 13h, les investisseurs saluant un projet destiné à concurrencer la Ligue des champions et promettant une bataille féroce dans le monde du football. Manchester United prend 5% dans de faibles volumes. Sa cotation principale est sur le Nyse. Elle progresse de 6,5% dans les échanges avant-Bourse.
JPMorgan finance le projet
La Super League, dont la création a été annoncée dimanche, comprend le «top six» de la Premier League, le championnat anglais - Manchester United, Liverpool, Manchester City, Chelsea, Arsenal et Tottenham. Barcelone, le Real Madrid, l’Atletico Madrid, en Espagne, la Juventus, l’AC Milan et l’Inter Milan, en Italie, font également partie des clubs fondateurs mais aucun allemand ni français n’y figure. Le Paris Saint-Germain, le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, notamment, ayant refusé.
La banque JPMorgan a confirmé lundi des informations de presse qui rapportaient dimanche qu’elle financerait le projet de Super League.
L’UEFA, l’instance dirigeante du football européen, a prévenu les clubs impliqués qu’ils risquaient d'être exclus des compétitions nationales et internationales s’ils menaient leur projet à bien, et menace de poursuites judiciaires. L’annonce de la création de la Super League est intervenue quelques heures avant la signature, attendue pour lundi, de son propre projet visant à élargir et restructurer la Ligue des champions.
Des tractations sont à attendre entre les promoteurs de la Super League et l’UEFA avec comme enjeu les revenus considérables que génèrent les grands clubs européens, font valoir des analystes. «Qu’il y ait une Super League ou pas, le signal est que les grands clubs veulent renégocier avec l’UEFA sur les revenus, et c’est quelque chose qui crée des remous», explique Angelo Meda, responsable des actions chez Banor SIM à Milan, cité par Reuters.
Droits télévisés
Cette nouvelle pourrait toutefois avoir un impact négatif car cela risque de créer beaucoup d’incertitude à court terme notamment sur les droits télévisés, selon les analystes de Spread Research.
Chaque club devrait recevoir chaque année 350 millions d’euros pour participer, soit quatre fois plus que ce que reçoit aujourd’hui le vainqueur de la Ligue des champions. Au total, quinze clubs fondateurs (trois supplémentaires seront invités) prendront part à la compétition, à partir de 2022 espèrent ses promoteurs, plus cinq autres clubs qui pourront y accéder après un tour préliminaire. Les trois premiers de deux groupes de dix, plus le vainqueur du barrage entre les 4e et 5e, participeront à une phase finale. Les quinze clubs fondateurs seront propriétaires de cette Ligue fermée au travers d’une société privée. Ils bénéficieront d’une mise de fonds de 3,5 milliards d’euros pour des investissements d’infrastructures et pour compenser l’impact de la crise sanitaire.
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