
La Russie a diminué ses exportations de gaz vers l’Europe de près de 70%

La question de la maintenance a bon dos ! L’attention est focalisée depuis mi-juin sur le gazoduc Nord Stream 1, qui passe sous la mer Baltique pour relier l’Allemagne à la Russie : samedi, ses flux ont été stoppés sine die par Gazprom en raison d’une fuite d’huile, mais le groupe allemand Siemens Energy, habituellement associé à ces opérations de maintenance des turbines – pas cette fois-ci – a estimé que la fuite signalée par Gazprom ne justifiait pas un tel arrêt.
Pour se dédouaner d’une manœuvre stratégique, Gazprom a indiqué, samedi, continuer à livrer du gaz via l’Ukraine (42,7 millions de m3, mcm), mais cela reste insuffisant pour compenser les volumes disparus via Nord Stream 1, et plus largement.
Les importations via Nord Stream 1 ont connu un point de bascule quand elles ont été réduites à 20% de ses capacités après mi-juin : d’environ 1.190 mcm par semaine en 2021 (soit 60 milliards de m3, bcm par an), elles sont revenues à 235 mcm ou moins depuis (12 bcm par an), selon les données compilées récemment par l’institut Bruegel. Cependant, la situation s’était détériorée dès mi-mai pour les flux russes passant par le gazoduc Yamal, qui ont été coupés depuis, et pour les flux russes passant par les gazoducs ukrainiens, qui ont été diminués par trois.
Malgré une légère progression des flux via les gazoducs turcs (300 mcm par semaine depuis juin), l’Union européenne (UE) reçoit désormais environ 850 mcm par semaine de gaz russe, contre plus de 2.950 mcm en moyenne en 2021 (155 bcm dont 15 via du GNL) – potentiellement 71% de moins. Les flux provenant de Norvège ont crû de 2.400 à plus de 2.600 mcm par semaine désormais ; ceux provenant d’Algérie restent en retrait, inférieurs à 700 mcm malgré un sursaut en août ; et les flux de gaz naturel liquéfié (GNL), en provenance de destinations plus lointaines (Etats-Unis, Qatar…), sont passés de 1.500-2.000 mcm hebdomadaires en 2021 à plus de 2.500 mcm depuis janvier.
L’UE a ainsi réussi son pari de remplir 81% de ses capacités de stockage de gaz naturel (86 bcm sur 106 ; 907 TWh sur 1.112). Mais tout dépendra de sa consommation réelle l’hiver prochain car ces stocks représentent à peine un quart de la consommation annuelle européenne sur les deux exercices 2020 et 2021 (386 bcm ou 4.050 TWh), en dépit d’une météo plutôt clémente et d’une économie au ralenti à cause du Covid.
{"title":"","image":"291954»,"legend":"","credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
L'activité de la zone euro a été un peu meilleure que prévu en mars
Les PMI pour la zone monétaire ont été révisés à la hausse au titre du mois dernier, tirés notamment par l'Allemagne et la France. -
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix. -
La désinflation se poursuit en zone euro
La diminution de la hausse des prix dans les services et une convergence plus générale entre les pays apparaissent comme un nouvel encouragement en faveur d’une septième baisse des taux de la Banque centrale européenne en avril.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions