La nouvelle direction de Nexans lance un avertissement sur résultats le jour de son arrivée

Le fabricant de câbles table désormais sur une croissance organique nulle cette année et n’espère plus qu’une stabilité de sa marge opérationnelle.
Bruno de Roulhac

En prenant hier les rênes de Nexans, la nouvelle équipe dirigeante du fabricant de câbles menée par Arnaud Poupart-Lafarge, a commencé par lancer un avertissement sur les résultats 2014, tout en assurant que «les perspectives de long terme sont très favorables aux métiers du câble». L’action a chuté hier de 8,92% à 27,05 euros, cédant près d’un tiers de sa valeur en un an.

Invoquant une exposition de près de 60% à l’Europe et aux Etats-Unis, et le ralentissement persistant en Amérique du Sud et en Asie-Pacifique (Australie), le groupe table désormais sur un recul de ses ventes de près de 4% en organique au troisième trimestre et une croissance organique nulle sur l’ensemble de l’exercice, après pourtant une croissance de 3,2% sur les six premiers mois de l’année. «A ce stade», la marge opérationnelle est attendue stable par rapport à 2013, soit autour de 140 millions d’euros. Or cet été, le groupe misait sur une progression de sa marge: le consensus Bloomberg espère 155 millions. Début 2013, Nexans visait une marge de 6,2% à 7,1% (soit 350 à 400 millions d’euros) à l’horizon 2015. Début 2014, le groupe n’espérait plus que 5,1% à 5,7% de marge en 2015. Et le consensus est actuellement à 4,9%.

Dans ce contexte dégradé, Nexans se donne quatre leviers pour créer de la valeur. Regagner en compétitivité en redressant les métiers en difficulté, en réduisant drastiquement les coûts et en optimisant le besoin en fonds de roulement; renforcer le leadership du groupe en stimulant l’innovation; conduire une gestion active du portefeuille pour accélérer la croissance des métiers à forte rentabilité; et changer la culture du groupe grâce à de nouveaux modes opératoires. A ce stade, Nexans n’a pas détaillé ces mesures ni précisé les actifs qui pourraient être cédés.

Si l’environnement reste difficile, «ce sont avant tout les fondamentaux de l’industrie du câble, l’une des plus concurrentielles du secteur des biens d’équipement, qui sont toujours selon nous médiocres», note CM-CIC.

Le matin même de la houleuse assemblée générale du 15 mai, Nexans avait dû modifier en catastrophe la gouvernance du groupe, en annonçant qu’Arnaud Poupart-Lafarge deviendrait directeur général début octobre, en remplacement de Frédéric Vincent qui reste néanmoins président non exécutif. A la suite de la fronde menée par Amber Capital, 35% des actionnaires avaient alors demandé le départ immédiat de Frédéric Vincent.

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