
La France devra combiner nucléaire et renouvelables pour se décarboner

La France pourra atteindre l’objectif de la neutralité carbone au milieu de ce siècle, avec «un coût maîtrisable» mais «il y a urgence à se mobiliser», estime lundi le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE dans son rapport «Futurs énergétiques 2050» publié dans un contexte d’envolée des prix de l'énergie. RTE estime que cela impliquera une augmentation des coûts de l'électricité de l’ordre de 15% par an mais avec en contrepartie la fin des dépenses en énergies fossiles.
RTE présente six scénarios de production possibles, allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement ‘volontariste’ du nucléaire avec la construction de 14 EPR ainsi que des petits réacteurs. Même si la consommation totale d'énergie doit baisser, la France consommera plus d'électricité (+35%) qu’aujourd’hui, y compris dans le scénario le plus ‘sobre’.
«Atteindre la neutralité carbone est impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables», souligne ce rapport. Si les coûts des renouvelables ont fortement baissé, le solaire ou l'éolien nécessitent néanmoins des investissements plus importants afin d’agrandir et de rendre plus flexible le système électrique, avec davantage de capacités de stockage et de centrales thermiques d’appoint à hydrogène ou biométhane.
Pertinence économique du nucléaire
C’est pourquoi du point de vue économique, «construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent», juge le rapport. L'écart en termes de coûts complets est chiffré à 10 milliards d’euros par an à l’horizon 2060 entre un scénario avec de nouveaux réacteurs (14 EPR) et un autre scénario sans nouvelles centrales nucléaires qui suppose le développement de grands parcs renouvelables.
Emmanuel Macron a annoncé mi-octobre un plan d’investissement à l’horizon 2030 prévoyant le développement de petits réacteurs modulaires (Small modular reactor, SMR), sans que cela remettre en question les EPR d’EDF.
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