La concurrence dans les télécoms indiens mine Reliance

Les investisseurs émettent des doutes sur la santé financière de Reliance Communications, qui négocie un moratoire sur certaines dettes.
Antoine Landrot
Reliance télécoms Inde
Publicité de l’opérateur télécoms Reliance en Inde.  -  crédit Reliance.

La guerre des prix que se livrent les opérateurs de télécommunications indiens fait des dégâts. L’action Reliance Communications (RCom) s’est écroulée de 20,5% hier à la Bourse de Bombay (à 20,5 roupies), après plusieurs annonces confirmant la dégradation de la situation financière du groupe dirigé par le milliardaire Anil Ambani. Dans un avis boursier publié samedi, le jour de la publication de comptes annuels 2016-17 dégradés, RCom dit avoir demandé à ses prêteurs un moratoire. «Dans l’attente de l’acceptation formelle par les prêteurs d’un moratoire sur certaines clauses de prêts, le montant de dette est toujours classé dans les passifs à long terme».

Des propos que les analystes ont interprétés comme un risque de défaut si les créanciers de RCom n’acceptaient pas de moratoire. Leur portée a été aggravée par un article du quotidien Economic Times, selon lequel Reliance aurait fait défaut sur plusieurs prêts contractés auprès d’une dizaine d’établissements, dont certains seraient contraints d’un jour à l’autre de classer leurs concours en créances douteuses. Les banques subissent, elles, la pression du gouvernement indien pour nettoyer leurs bilans.

Alors que sa dette nette a atteint 443,45 milliards de roupies (6,15 milliards d’euros) au 31 mars (+3,6%), soit 1,8 fois ses fonds propres (contre 1,5 fois un an plus tôt), RCom compte sur des cessions pour alléger son fardeau – notamment en rapprochant son activité sans fil avec celle d’Aircel et en vendant 51% du capital de sa filialede tours télécoms au canadien Brookfield. Si RCom n’a ni confirmé ni infirmé le fait qu’il n’avait pas honoré ses emprunts, il a expliqué hier être «engagé dans des discussions avec les prêteurs pour obtenir leur consentement sur ces deux transactions et financer les échéances dues en septembre». Il entend rembourser 250 milliards de roupies.

Un défaut de RCom serait un mauvais signe pour les marchés financiers indiens. RCom s’est effondré de 42% en trois semaines et de 37% depuis le début de l’année, atteignant un plancher historique en cours de séance hier de 19,7 roupies ; la souche obligataire de 300 millions de dollars à échéance 2020, classée junk, a perdu jusqu’à 12,9 cents pour un dollar selon Bloomberg, à 71,1 cents. L’ensemble des entreprises de l’empire Reliance a subi les conséquences de cette capilotade : Reliance Infrastructure a perdu 10,8%, Reliance Capital 9%, Reliance Power 8,3% et Reliance Defence & Engineering 5,2%.

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