
Huawei pourrait profiter du départ de Russie d’équipementiers télécoms

Ericsson et Nokia accélèrent leur départ de Russie. L’équipementier suédois Ericsson va progressivement y interrompre ses activités commerciales au cours des prochains mois, a-t-il déclaré lundi. Pour faire face à ce repli, Ericsson avait déjà enregistré une provision de 900 millions de couronnes (95 millions de dollars) au premier trimestre. De son côté, son concurrent finlandais Nokia a déclaré prévoir également de fermer la plupart de ses activités russes d’ici à la fin de l’année. Nokia, qui comptait environ 2.000 employés en Russie, a déclaré que son activité résiduelle dans le pays était liée à la maintenance limitée des réseaux critiques.
De plus en plus d’entreprises occidentales vendent ou ferment leurs filiales russes après avoir annoncé des suspensions d’opérations dans les semaines qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par Moscou le 24 février. Dell Technologies a annoncé, le 27 août, avoir cessé toutes ses activités dans le pays, après la fermeture de ses bureaux à la mi-août, tout comme le groupe suisse Logitech.
À l’affût
En quittant la Russie, Ericsson et Nokia laissent le champ libre à des entreprises chinoises de télécoms, telles Huawei et ZTE. Les opérateurs de téléphonie mobile du pays, MTS et Tele2, deviendront plus dépendants de celles-ci.
Huawei n’a plus guère à perdre. Depuis mai 2019, il fait l’objet d’un embargo américain, une politique d’éviction suivie par d’autres pays européens et par le Canada, ce qui a freiné ses ambitions dans le déploiement du réseau 5G de ces pays et provoqué son effondrement dans les mobiles. Or, Huawei dispose d’un large portefeuille de produits et technologies : smartphones, tablettes, PC, serveurs, solutions automobiles, etc. Dans les smartphones, il est en concurrence avec ses compatriotes Xiaomi et Honor.
Pour autant, le groupe chinois joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé par des sanctions internationales – celles-ci ferment à la Russie l’accès aux semi-conducteurs, considérés comme vitaux pour les équipements russes dans le militaire, le spatial, l’aéronautique ou l’automobile. L’embargo américain l’empêche de fabriquer ses composants chez des fondeurs de puces comme le taïwanais TSMC. Mais ces restrictions américaines s’appliquent uniquement aux technologies avancées, telles celles utilisées dans les smartphones, pas aux technologies matures, qui sont les plus consommées par la Russie.
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