
Hermès continue à défier la morosité et gâte ses actionnaires

Hermès se distingue encore. Alors que ses concurrents LVMH ou Kering ont connu un exercice compliqué, le groupe de luxe a annoncé vendredi le versement d’un dividende exceptionnel en complément d’un dividende ordinaire en hausse au titre de 2024, après avoir enregistré des résultats supérieurs aux attentes pour la période.
En réaction, le titre bondissait de 2,6% vendredi matin, établissant au passage un nouveau record historique à 2.957 euros.
Les dirigeants d’Hermès prévoient de proposer lors de l’assemblée générale du 30 avril prochain le versement cette année d’un dividende ordinaire de 16 euros par action au titre de 2024, après le paiement d’un dividende ordinaire de 15 euros par action au titre de 2023. Il sera également proposé à cette assemblée générale le versement cette année d’un dividende exceptionnel de 10 euros par action au titre de 2024, comparable au coupon exceptionnel payé l’an passé au titre de 2023.
«Nous avons fait une année 2024 exceptionnelle, avec un flux de trésorerie en forte augmentation, donc nous pouvons verser un nouveau dividende exceptionnel et des primes aux collaborateurs», a expliqué Axel Dumas, le gérant d’Hermès, lors d’une conférence avec des journalistes.
L’an dernier, le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 13% en données publiées et de 14,7% à taux de change constants par rapport à 2023, pour atteindre 15,17 milliards d’euros. Il a augmenté ses prix «de l’ordre de 8% à 9%» et ils seront relevés «d’environ 6% à 7% cette année», a précisé Axel Dumas, «en fonction de l'évolution de l’inflation, notamment salariale, et des taux de changes». «Nous n’avons pas de stratégie marketing en matière de prix», a rappelé le dirigeant.
Supérieur aux attentes
Le résultat net part du groupe du sellier s’est établi à 4,6 milliards d’euros en 2024, contre 4,31 milliards d’euros un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant (ROC) a atteint 6,15 milliards d’euros l’an passé, contre 5,65 milliards d’euros en 2023. La marge opérationnelle courante du dernier exercice a atteint 40,5%, contre un taux «exceptionnellement élevé» de 42,1% atteint lors du millésime précédent.
Selon un consensus compilé par FactSet, les analystes anticipaient un résultat net de 4,49 milliards d’euros, un résultat opérationnel courant de 6 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de 14,93 milliards d’euros pour l’exercice 2024 d’Hermès.
A lire aussi: L'Oréal ne rassure pas malgré des résultats records
Au cours du seul quatrième trimestre de 2024, les ventes du groupe ont bondi de 17,7% sur un an en données publiées et de 17,6% à taux de change constants, pour atteindre 3,96 milliards d’euros, tandis que les analystes l’attendaient à 3,72 milliards d’euros.
Incertitudes
A taux de change constants, le sellier a notamment enregistré une croissance de 17% de son activité en Europe (dont la France) au cours des trois derniers mois de 2024 par rapport à la même période de 2023, tandis que ses ventes ont également crû dans les zones Asie (+11,5%) et Amériques (+22,3%).
Concernant ses perspectives, Hermès a indiqué maintenir son objectif de «progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux» à moyen terme, «en dépit des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde», a indiqué le groupe dans un communiqué.
«Dans un contexte économique et géopolitique plus incertain, le groupe aborde l’année 2025 avec confiance, fort de son modèle artisanal fortement intégré, de son réseau de distribution équilibré, de la créativité de ses collections et de la fidélité de sa clientèle», a précisé Hermès.
Selon Axel Dumas, «il est trop tôt» pour dire qu’une «inflexion» de la dynamique du secteur du luxe est intervenue. «Quelques signaux positifs ont été observés, mais certains sont conjoncturels», tandis que «les bases de comparaison risquent de rendre les appréciations difficiles», a complété le dirigeant.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
L’analyse de l’immatériel constitue un outil précieux pour valoriser une entreprise
Le cabinet de conseil Eight Advisory dévoile son Indice Iceberg, indicateur qui permet de mieux comprendre les facteurs endogènes et exogènes qui influent sur la valeur d’une société. -
Mirabaud enregistre une progression de 7% de ses encours en 2024
Le groupe financier suisse Mirabaud a fait état, vendredi 28 mars, d’une croissance de 7% de ses actifs sous gestion sur l’exercice 2024, ressortant à 32,3 milliards de francs suisses fin décembre.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions