Hermès continue à défier la morosité et gâte ses actionnaires

Le sellier a publié des résultats annuels supérieurs aux attentes. Il augmente son dividende et versera de nouveau un coupon exceptionnel. En Bourse, l’action établit un nouveau sommet historique.
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Sellerie maroquinerie de luxe Hermès
L'action Hermès a rebondi de 20% depuis le début de l'année  -  RK.

Hermès se distingue encore. Alors que ses concurrents LVMH ou Kering ont connu un exercice compliqué, le groupe de luxe a annoncé vendredi le versement d’un dividende exceptionnel en complément d’un dividende ordinaire en hausse au titre de 2024, après avoir enregistré des résultats supérieurs aux attentes pour la période.

En réaction, le titre bondissait de 2,6% vendredi matin, établissant au passage un nouveau record historique à 2.957 euros.

Les dirigeants d’Hermès prévoient de proposer lors de l’assemblée générale du 30 avril prochain le versement cette année d’un dividende ordinaire de 16 euros par action au titre de 2024, après le paiement d’un dividende ordinaire de 15 euros par action au titre de 2023. Il sera également proposé à cette assemblée générale le versement cette année d’un dividende exceptionnel de 10 euros par action au titre de 2024, comparable au coupon exceptionnel payé l’an passé au titre de 2023.

«Nous avons fait une année 2024 exceptionnelle, avec un flux de trésorerie en forte augmentation, donc nous pouvons verser un nouveau dividende exceptionnel et des primes aux collaborateurs», a expliqué Axel Dumas, le gérant d’Hermès, lors d’une conférence avec des journalistes.

L’an dernier, le groupe a vu son chiffre d’affaires progresser de 13% en données publiées et de 14,7% à taux de change constants par rapport à 2023, pour atteindre 15,17 milliards d’euros. Il a augmenté ses prix «de l’ordre de 8% à 9%» et ils seront relevés «d’environ 6% à 7% cette année», a précisé Axel Dumas, «en fonction de l'évolution de l’inflation, notamment salariale, et des taux de changes». «Nous n’avons pas de stratégie marketing en matière de prix», a rappelé le dirigeant.

Supérieur aux attentes

Le résultat net part du groupe du sellier s’est établi à 4,6 milliards d’euros en 2024, contre 4,31 milliards d’euros un an plus tôt. Le résultat opérationnel courant (ROC) a atteint 6,15 milliards d’euros l’an passé, contre 5,65 milliards d’euros en 2023. La marge opérationnelle courante du dernier exercice a atteint 40,5%, contre un taux «exceptionnellement élevé» de 42,1% atteint lors du millésime précédent.

Selon un consensus compilé par FactSet, les analystes anticipaient un résultat net de 4,49 milliards d’euros, un résultat opérationnel courant de 6 milliards d’euros et un chiffre d’affaires de 14,93 milliards d’euros pour l’exercice 2024 d’Hermès.

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Au cours du seul quatrième trimestre de 2024, les ventes du groupe ont bondi de 17,7% sur un an en données publiées et de 17,6% à taux de change constants, pour atteindre 3,96 milliards d’euros, tandis que les analystes l’attendaient à 3,72 milliards d’euros.

Incertitudes

A taux de change constants, le sellier a notamment enregistré une croissance de 17% de son activité en Europe (dont la France) au cours des trois derniers mois de 2024 par rapport à la même période de 2023, tandis que ses ventes ont également crû dans les zones Asie (+11,5%) et Amériques (+22,3%).

Concernant ses perspectives, Hermès a indiqué maintenir son objectif de «progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux» à moyen terme, «en dépit des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde», a indiqué le groupe dans un communiqué.

«Dans un contexte économique et géopolitique plus incertain, le groupe aborde l’année 2025 avec confiance, fort de son modèle artisanal fortement intégré, de son réseau de distribution équilibré, de la créativité de ses collections et de la fidélité de sa clientèle», a précisé Hermès.

Selon Axel Dumas, «il est trop tôt» pour dire qu’une «inflexion» de la dynamique du secteur du luxe est intervenue. «Quelques signaux positifs ont été observés, mais certains sont conjoncturels», tandis que «les bases de comparaison risquent de rendre les appréciations difficiles», a complété le dirigeant.

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