
Chargeurs poursuit sa croissance dans le luxe en rachetant le maroquinier britannique Satchel

Chargeurs se renforce dans le luxe. Le conglomérat français, contrôlé à 26,7% par le groupe familial Fribourg, s’offre le maroquinier britannique Satchel pour un montant en numéraire non dévoilé. Fondé en 2008, The Cambridge Satchel Company conçoit des sacs et cartables en cuir de « luxe abordable ».
Avec cette acquisition et le savoir-faire de Satchel, Chargeurs compte accélérer la croissance de Swaine – sa filiale britannique d’accessoires deluxe, et l’une des quatre divisions de son pôle luxe – et améliorer sa rentabilité opérationnelle. Il mise notamment sur la montée en gamme et l’internationalisation de Satchel, qui a souffert pendant la crise Covid. La société britannique a dégagé un peu moins de 3 millions de livres de chiffre d’affaires l’an dernier, confie un proche du dossier. Profitant de l’outil industriel de Satchel, Chargeurs veut internaliser l’ensemble de la production nécessaire pour répondre à la croissance de la demande, « tout en abaissant le point mort de la chaîne d’approvisionnement des deux marques ». Il renforcera également la stratégie de vente en ligne au Royaume-Uni et à l’international, et compte tirer parti du positionnement-prix complémentaire des deux marques.
31 % des ventes dans le luxe
Le pôle Luxe de Chargeurs, qui représentait 31% de ses ventes l’an dernier, compte trois autres divisions : Chargeurs Luxury Fibers (CLF), fournisseur de fibres de laine mérinos ; Chargeurs Museum Studio (CMS), leader mondial de services aux musées ; et Chargeurs Personal Care (CPC), dans la santé et le bien-être.
Chargeurs, qui a annoncé une réorganisation le mois dernier, compte deux autres pôles. Les Technologies, avec Chargeurs Protective Films pour la protection de matériaux haut de gamme et Chargeurs PCC Fashion Technologies pour les textiles techniques à destination du luxe et de la mode. Et un pôle Diversification, encore embryonnaire, pour accueillir des prises de participations financières ou stratégiques.
A horizon 2025, Chargeurs vise en organique, un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros (contre 736 millions en 2021) et un résultat opérationnel (Ebit) de 100 millions (contre 51 millions en 2021). Soit une marge qui remonterait de 6,9%, l’an dernier, à 10% en 2025. La croissance externe pourrait apporter sur 2021-2025, 500 millions de chiffre d’affaires additionnel et 50 millions d’Ebit. Le groupe a l’intention d’accélérer ses acquisitions, notamment dans les divisions CMS et CPC du pôle Luxe .
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions