
Atos se donne quelques jours de plus pour choisir une offre de reprise

Quelques jours de réflexion supplémentaires. Le groupe de services numériques en difficulté Atos a annoncé jeudi prolonger le délai pour la sélection d’une des deux propositions de restructuration financière jusqu’au début de la semaine du 10 juin.
Atos avait indiqué lundi avoir reçu deux propositions révisées concernant sa restructuration financière et travailler à assurer un «soutien maximal» à l’une d’elles d’ici mercredi.
Les propositions viennent d’une part du fonds EP Equity Investment (EPEI) de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, en partenariat avec Attestor Limited, et d’autre part d’un consortium mené par le spécialiste de la transition numérique Onepoint, fondé par David Layani, avec la société d’investissement Butler Industries, la société de services informatiques Econocom et un groupe de créanciers d’Atos.
«La direction d’Atos discute avec les parties concernées afin d’améliorer certains termes de leurs propositions révisées dans le meilleur intérêt de la société», a indiqué le groupe dans son communiqué envoyé jeudi. «La conciliatrice a également requis un délai supplémentaire afin de maximiser le soutien des créanciers financiers de la société en faveur de leur proposition privilégiée», a précisé Atos.
Malgré ce nouveau contretemps, Atos a confirmé jeudi son objectif de parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet. L’horloge tourne pour la société dirigée par Paul Saleh. «Hormis les problèmes de dette et de besoins de liquidités, il faut également que cette restructuration débouche rapidement pour rassurer les clients et les convaincre de signer de nouveaux contrats», commente un analyste parisien.
Un dernier coup de poker de Daniel Kretinsky ?
A quelques heures du conseil d’administration d’Atos mercredi soir, Daniel Kretinsky a formulé une nouvelle offre. Pour séduire les créanciers, qui jouent le rôle d’arbitres dans ce dossier, l’homme d’affaires tchèque leur promettrait de leur donner jusqu'à 20% du capital d’Atos, indique le quotidien Les Echos. Contacté par l’agence Agefi-Dow Jones, Atos n'était pas disponible dans l’immédiat pour apporter un commentaire.
«Si cette information se concrétise, le consortium mené par OnePoint pourrait aussi être amené à revoir sa dernière offre de reprise», estime l’analyste parisien.
En Bourse, l’action Atos reprenait quelques couleurs jeudi, avec un gain de 8,3%, à 1,18 euro vers 13h. La capitalisation boursière du groupe a toutefois fondu de 83% depuis le début de l’année.
«Peu importe l’offre qui l’emporte», la dilution sera «colossale» pour les actionnaires, qui seront «totalement sacrifiés», a prévenu mardi Invest Securities. L’intermédiaire financier affichait alors une recommandation «vendre» et un objectif de cours de 0,01 euro sur le titre Atos, soit la valeur nominale post-restructuration.
A lire aussi: La BCE, un créancier pas comme les autres
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