Amazon, Berkshire et JPMorgan renoncent à leur projet dans l’assurance santé

Leur coentreprise Haven devait fournir à leurs salariés une couverture santé moins chère.
Capucine Cousin
 Jeff Bezos, PDG d’Amazon
Jeff Bezos, PDG d’Amazon  -  photo Bloomberg

Moins de deux ans après avoir posé ses fondements, le géant du e-commerce Amazon, la société d’investissement Berkshire Hathaway et la banque JPMorgan Chase ont enterré leur coentreprise commune Haven. Le gestionnaire d’assurance médicale mettra fin à ses activités en février, indiquent-ils dans un communiqué publié lundi.

Sur le papier, le projet annoncé début 2018 était pourtant prometteur. La coentreprise, à but non lucratif, devait fournir aux salariés des trois groupes américains – plus d’un million de collaborateurs – une couverture santé à un prix raisonnable. Et ils avaient invité d’autres employeurs à les rejoindre par la suite. «Notre but est de créer des solutions qui bénéficient à nos employés aux Etats-Unis, à leurs familles, et potentiellement à tous les Américains», indiquait en janvier 2018 Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan, dans un communiqué.

L’annonce n’avait d’ailleurs pas manqué de faire tanguer en Bourse les acteurs traditionnels de la santé, tels les assureurs santé CVS Health et Anthem, le réseau de pharmacies Walgreens Boots Alliance, et Cardinal Health, grossiste en produits médicaux. Ils craignaient qu’Amazon ne perturbe les modèles économiques des assureurs et de l’industrie pharmaceutique, avec une entreprise à but non lucratif qui ciblait les coûts élevés dans un des systèmes de santé les plus chers au monde. Et, preuve de l’apparente concorde entre les initiateurs du projet, en mai 2019 Warren Buffett avait annoncé que sa société Berkshire Hathaway avait pris une participation dans Amazon.

Mais la joint-venture s’est heurtée à des obstacles l’an dernier, quand son CEO Atul Gawande, chirurgien à Harvard et auteur, a démissionné. Par ailleurs, selon CNBC, nombre de projets conçus par Haven étaient exécutés séparément par les trois sociétés, rendant inutile le recours à une coentreprise. En novembre 2020, Amazon avait ainsi lancé de son propre chef une pharmacie en ligne pour livrer des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis.

«Même sans joint-venture formelle, Berkshire et JPMorgan pourraient rester des partenaires ou clients importants pour les services de santé d’Amazon, avec leurs larges bases de salariés», estiment les analystes d’Evercore, cités par Reuters. Car les trois (ex-)partenaires indiquent dans leur communiqué qu’ils «s’appuieront sur l’expertise acquise et continueront de collaborer de manière informelle pour mettre en place des procédures visant à satisfaire les besoins de leurs employés».

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