
Un moment «pivot» pour les banques centrales

Les marchés européens d’actions, après un début d’année en trombe, ne progressent plus depuis fin mars, sans baisser pour autant. Examinons le contexte actuel à travers le prisme de nos 4 piliers d’analyse habituels, afin de déterminer le scénario à privilégier pour la fin d’année.
Pilier 1 : Momentum économique. Il existe une dichotomie significative entre la perception générale, plutôt négative et la réalité telle que mesurée par nos différents indicateurs. Le Momentum économique poursuit son redressement initié il y a bientôt un an. C’est particulièrement vrai en Europe et aux Etats-Unis, mais également en Chine, même si les derniers chiffres ont plutôt déçu. En parallèle, le consensus des économistes n’a de cesse de réviser à la hausse ses estimations de croissance du PIB en 2023. En Europe, une récession de -0,1% était attendue en début d’année, c’est désormais une croissance de +0,6% du PIB qui est anticipée. Aux États-Unis, c’est encore plus spectaculaire. La croissance devrait atteindre +2,0% contre seulement +0,3% prévu en début d’année.
Pilier 2 : Dynamique monétaire. Même si les banques centrales ne crient pas «victoire» afin de contenir l’enthousiasme des investisseurs et les risques inflationnistes consécutifs, il semblerait que les politiques monétaires restrictives mises en place en 2022 commencent à porter leurs fruits. L’inflation, depuis le pic constaté l’été dernier, a été divisée par deux en zone euro (5,3% vs 10,6%) et par trois aux Etats-Unis (3,2% vs 9,1%). De plus, les prix à la production évoluent dorénavant en territoire négatif et les tensions sur le marché de l’emploi américain s’estompent, ce qui laisse augurer une poursuite de la désinflation dans les prochains mois. C’est le scénario que privilégient les investisseurs obligataires. Ces derniers anticipent une inflation aux Etats-Unis de 1,5% d’ici un an. En Allemagne, l’inflation attendue lors des trois prochaines années est de 2,2%, proche de la cible de la BCE. Dans ce contexte, les taux directeurs devraient être rabaissés dès le 1er semestre 2024, ce qui pourrait soutenir des indices actions qui restent bon marché.
Le momentum de révision des bénéfices par le consensus des analystes est haussier depuis le printemps dernier.
Pilier 3 : Valorisation. Le ratio de cours sur bénéfices (PER) du marché actions Europe est de 12,5 (Stoxx Europe 600) et présente une décote de l’ordre de 10% par rapport à la moyenne depuis 2000 (avec un niveau de 14). La prime de risque offerte s’établit à 5,4%, un niveau plus généreux que la moyenne de 5%, malgré des taux longs élevés. Notons par ailleurs, que le momentum de révision des bénéfices par le consensus des analystes est haussier depuis le printemps dernier.
Pilier 4 : Dynamique de marché. La tendance reste haussière dans la mesure où la grande majorité des indices évoluent au-dessus de leur moyenne mobile 200 jours. De quoi rester optimiste alors que se profile à partir du mois prochain et jusqu'à la fin de l’année l’une des périodes traditionnellement les plus rémunératrices pour l’investisseur actions.
Conclusion Malgré un contexte complexe et inédit depuis des décennies, une revue objective de la situation générale permet de porter un jugement optimiste sur les perspectives de la classe d’actifs actions Europe pour les prochains mois.

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