
Rome et Londres dégainent l’arme budgétaire contre le coronavirus

L’Italie et le Royaume-Uni se mobilisent pour aider leurs économies à traverser la crise du coronavirus. Quelques heures après les mesures annoncées par la Banque d’Angleterre (BoE), le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a dévoilé un soutien budgétaire exceptionnel de 30 milliards de livres «pour protéger les Britanniques, les emplois et les entreprises». «Et bien sûr si d’autres mesures sont nécessaires (...) je n’hésiterai pas à agir», a ajouté le ministre, qui s’exprimait devant les député pour la présentation du budget.
Sur ces 30 milliards, 7 milliards seront ainsi consacrés à l’aide des travailleurs indépendants et des PME. 5 milliards iront au système de santé. 18 milliards seront répartis dans différentes autres mesures pour soutenir l'économie.
Le ministre des Finances, arrivé en poste il y a un mois, a rappelé que son budget répondait aux promesses du Premier ministre Boris Johnson d’investir massivement dans les régions, notamment l’entretien des routes, le haut débit, la protection contre les inondations, la santé ou l'éducation, afin de tourner la page de l’austérité.
En Italie, le pays européen le plus touché par la crise sanitaire, les autorités ont porté mercredi à 25 milliards d’euros l’effort budgétaire contre le coronavirus. La semaine dernière, Rome évoquait un effort de relance de 7,5 milliards d’euros seulement, mais depuis, l’ensemble du territoire a été placé en quarantaine jusqu’au 3 avril. Le décret portant les premières mesures de soutien devrait être apporté vendredi, a indiqué le ministre de l’Economie Roberto Gualtieri. Il permettra notamment le décalage du paiement des taxes et impôts, un congé parental renforcé et une aide aux dépenses de garde d’enfant, ainsi qu’un moratoire sur le remboursement des prêts immobiliers, pour les personnes les plus touchées par les conséquences du plongeon économique.
«Le gouvernement prévoit également, avec l’Association bancaire italienne et la Banque d’Italie, d’approuver des garanties publiques directes sur les prêts aux entreprises en difficulté (qui n’ont pas de coût budgétaire jusqu'à leur activation)», souligne Marco Protopapa, économiste chez JPMorgan, qui juge cette dernière mesure «cruciale» afin d'éviter une transmission du choc économique au bilan des banques.
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