
Le PIB britannique à l’arrêt pousse la BoE et Londres à agir

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak a annoncé mercredi un plan de 30 milliards de livres pour soutenir l'économie face à l’impact de l'épidémie de coronavirus.
Mercredi matin, quelques heures avant la présentation par le gouvernement britannique de son premier budget post-Brexit, la Banque d’Angleterre (BOE) a baissé son principal taux directeur de 50 points de base, à 0,25% afin de contrer les répercussions économiques de l'épidémie de coronavirus. Cette réunion extraordinaire de son comité de politique monétaire lui a permis de maintenir ses programmes d’achat d’obligations d’Etat (435 milliards de livres sterling) et d’obligations d’entreprises (10 milliards de livres).
Surtout, la BOE a réduit le coussin de capitaux contracyclique à 0% des actifs pondérés des banques avec effet immédiat, contre 1% précédemment, ce qui devrait permettre aux banques britanniques de libérer jusqu'à 190 milliards de livres pour des prêts aux entreprises du pays. L’institution monétaire a aussi dévoilé une facilité de prêt aux PME, dont elle espère qu’elle pourrait libérer jusqu'à 100 milliards de livres de financement pour les petites et moyennes entreprises.
Le PIB britannique a stagné en janvier, selon les chiffres officiels publiés mercredi par l’institut national de la statistique (ONS), alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une croissance de +0,2% avant l’apparition du coronavirus.
Sur les trois mois à fin janvier, ses chiffres montrent également un PIB inchangé alors que le consensus le donnait en hausse de +0,1%. Cette stagnation du PIB britannique sans précédent depuis mi-2009 et avant même l’impact du coronavirus sape les espoirs d’un rebond durable lié à la victoire des conservateurs aux élections législatives de décembre, alors que plusieurs enquêtes d’opinion montraient une amélioration de la confiance des entreprises et des ménages après le 12 décembre. En rythme annuel, le PIB de janvier affiche une croissance de +0,6%, deux fois plus faible que celle enregistrée en décembre.
«La croissance dans la construction, tirée par la construction de logements, a compensé une nouvelle dégradation dans le secteur manufacturier, notamment les boissons, l’automobile et les équipements industriels, a précisé Rob Kent-Smith, statisticiens à l’ONS. Le secteur dominant des services montre lui aussi une croissance nulle sur les trois derniers mois avec des baisses dans la distribution et les télécoms compensées par la vigueur des loyers, de l’emploi et de l'éducation.»
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