
Retraites: le choc démographique menace la dette des Etats

Le problème est mondial. La France vit ce jeudi une journée de grève contre le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement, avec plus de 400.000 manifestants à Paris, selon les premiers chiffres de mobilisation avancés par certains syndicats. Mais, de manière opportune, S&P Global rappelle dans une étude que le pays est loin d’être le seul concerné par le problème du vieillissement de la population.
« En l’absence de mesures politiques supplémentaires, un peu plus de la moitié des 81 États souverains que nous avons analysés (qui couvrent quatre cinquième de la population mondiale, NDLR) auraient des indicateurs de crédit que nous associons à des notations de crédit souverain spéculatives (BB+ ou inférieures) d’ici 2060, selon notre simulation de notations souveraines hypothétiques à long terme et de mesures de crédit », a déclaré dans un communiqué Samuel Tilleray, analyste souverain chez S&P Global Ratings et auteur du rapport. L’agence de notation estime que, pour que les finances publiques de certains pays restent «viables», ils devront réformer leur système de retraite, trouver des moyens de freiner l’augmentation des dépenses liées à l'âge, ou opter pour des augmentations d’impôts.
De manière contre-intuitive, S&P estime que les économies émergentes semblent plus vulnérables que les pays développés aux pressions futures liées au vieillissement. « La dette publique nette médiane atteindra 102 % du PIB dans les économies avancées et 155 % du PIB dans les économies émergentes d’ici 2060, à moins que les États souverains ne prennent les mesures nécessaires », indique le rapport.
Détérioration plus rapide des perspectives
Si, en termes absolus, le taux de dépendance des personnes âgées et les dépenses liées au vieillissement sont nettement plus faibles aujourd’hui dans les économies émergentes que dans les économies avancées, « leur augmentation est en moyenne beaucoup plus forte que celle des économies avancées », estiment les auteurs de l’étude. Cela signifie donc que l’ampleur de l’ajustement des politiques nécessaires pour compenser les pressions croissantes du vieillissement est désormais plus importante dans les États émergents. Et que ce sera certainement encore plus douloureux que pour les pays développés.
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