
Pascal Saint-Amans quitte l’OCDE pour Brunswick

Gros transfert chez les experts de la fiscalité des multinationales. Brunswick Group, le conseil stratégique en communication corporate, financière et de crise, a annoncé lundi que Pascal Saint-Amans rejoindra le cabinet en tant qu’associé le 1er novembre 2022. Basé à Paris, il «conseillera des entreprises partout dans le monde sur les questions de réglementation, dont celles liées à la fiscalité», précise Brunswick.
Pascal Saint-Amans était directeur du Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE depuis 2012. A ce titre, il a joué un rôle clé dans les négociations fiscales internationales de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques. Il a notamment porté les projets de réforme de la fiscalité des multinationales, qui consistent d’une part à taxer les entreprises du numérique même dans les pays où elles n’ont pas d’implantations physiques, d’autre part à adopter un niveau d’imposition minimal de 15% sur les bénéfices des multinationales. Un dossier de longue haleine que le soutien de Joe Biden lors de son arrivée à la Maison-Blanche a permis de débloquer.
Blocage dans l’Union européenne
Acceptée dans son principe en octobre 2021 par près de 140 pays, cette réforme instaurant un impôt mondial des multinationales n’a pas encore été adoptée par l’Union européenne. L’opposition de la Hongrie bloque l’adoption à l’unanimité d’une directive européenne. La semaine dernière, cinq pays de l’UE, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas, se sont dits prêts à mettre en œuvre l’impôt minimum de 15 % dès 2023 par voie nationale.
Pascal Saint-Amans avait rejoint l’OCDE en 2007. Auparavant, cet énarque avait occupé différents postes au sein du ministère des Finances français et de la direction générale du Trésor.
Plus d'articles du même thème
-
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Le fisc belge abandonne le double précompte sur les dividendes français
Les investisseurs belges pourront récupérer, sous forme de crédit d’impôt, une partie du précompte sur leurs dividendes français reçus avant 2020. -
Jérémie Jeausserand (Jeausserand Audouard) « La réforme des management packages recrée de l’insécurité fiscale»
Co-fondateur de Jeausserand Audouard, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants et des entrepreneurs à l’occasion d’opérations capitalistiques, Jérémie Jeausserand livre son regard sur la réforme de la fiscalité des management packages issue de la loi de finances pour 2025 et sur ses éventuelles conséquences sur l’économie française.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions