
Paris Europlace traverse la Manche pour mieux séduire la City

Ni vantardise, ni tapis rouge : en déplacement hier à Londres au Shard, les représentants de Paris Europlace ont adopté, dans la langue de Shakespeare, un ton résolument inclusif. «Londres est et restera le centre financier le plus important au niveau mondial, a indiqué Gérard Mestrallet, son président, mais nous sommes venus ici pour proposer des solutions gagnantes à nos partenaires britanniques».
Le lobby a démarré sa journée par la rencontre de 80 établissements de la City. «Les professionnels de la finance s’inquiètent évidemment de l’issue des élections présidentielles françaises mais aussi de la fiscalité, a souligné Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, mais ce sont des personnes intelligentes qui ont à cœur de gagner de l’argent et voient un véritable intérêt à délocaliser certaines de leurs opérations à Paris». Paris Europlace a écarté le risque politique : «il existe évidemment une certaine incertitude liée aux élections présidentielles qui sera levée d’ici trois mois et nous restons persuadés que la prochaine majorité sera pro-business», a voulu rassurer Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France.
La concurrence de l’Allemagne
L’association a également mis en avant une fiscalité attrayante pour les financiers de la City en insistant notamment sur l’extension de cinq à huit ans de l’exonération d’impôt sur le revenu des primes d’impatriation. Dans sa présentation, la comparaison avec l’Allemagne sur le terrain du droit du travail et de la fiscalité est omniprésente. Paris offrirait aussi les meilleures opportunités dans l’industrie de la gestion d’actifs, «deux fois plus importante qu’en Allemagne» rappelle Gérard Mestrallet. De son côté, Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris, avance la prédominance de Paris en Europe continentale «devant Berlin» en matière de fintechs, avec 1.200 entreprises.
Pour autant, le Brexit ne devrait pas donner lieu à une migration de masse mais à un processus sur la durée qui pourrait se traduire par la relocalisation de «10.000 emplois directs à Paris en fonction des stratégies des établissements concernés et de l’ampleur d’un Brexit dur» selon la présidente du conseil régional. Avant même ce déplacement, les marques d’intérêt en provenance de la City n’ont pas manqué : «nous avons eu de nombreux contacts de la part d’établissements financiers mais, à l’exception de HSBC, leur décision n’a pas encore été prise», souligne Gérard Mestrallet.
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