
L’inflation américaine a légèrement ralenti en janvier, à 2,5%

La hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis a ralenti en janvier, conformément aux prévisions, alors que les dépenses des ménages se sont contractées de manière inattendue, selon l’enquête publiée vendredi par le département du Commerce.
L’indice PCE, l’indicateur privilégié par la Réserve fédérale (Fed) pour mesurer l’inflation, a augmenté en janvier de 2,5% sur un an, après une hausse de 2,6% en décembre. Il a progressé de 0,3% sur un mois, comme en décembre. Ces hausses sont conformes aux attentes des économistes interrogés par le Wall Street Journal.
La hausse de l’indice PCE de base, le plus surveillé par la Fed car il exclut les composantes volatiles de l’alimentation et de l'énergie, a également ralenti conformément aux attentes en janvier, à 2,6% sur un an après 2,8% le mois précédent.
Dépenses en berne
En janvier, les dépenses des ménages américains ont par ailleurs diminué de manière inattendue, sous l’effet d’une chute des achats de véhicules et pièces automobiles, selon les chiffres du ministère. Elles ont diminué de près de 31 milliards de dollars, soit 0,2%, par rapport à décembre, alors qu’elles étaient attendues en hausse de 0,1% par les économistes.
Les revenus des ménages ont de leur côté augmenté de 0,9% par rapport à décembre, une progression plus de deux fois supérieure aux prévisions.
Cette publication intervient dans un contexte d’inquiétudes sur l’inflation et la consommation notamment après l’annonce par l’administration Trump de nouveaux droits de douane sur les produits importés de Chine, du Canada et de l’Union européenne.
Symbole des inquiétudes renouvelées des consommateurs américains, les anticipations d’inflation pour l’année à venir ont bondi à 4,3% ce mois-ci, contre 3,3% en janvier, soit le niveau le plus élevé depuis 2023, selon une enquête du Conference Board publiée la semaine dernière.
«Après les résultats décevants de Walmart en début de semaine et la baisse des enquêtes de confiance des consommateurs, la forte baisse des dépenses personnelles renforce l’idée que la consommation américaine perd de son élan», estime Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions. Le léger ralentissement de l'économie américaine ne l’inquiète toutefois pas outre mesure «car il pourrait être en partie dû à des effets saisonniers typiques du premier trimestre de l’année». Il juge en outre que «l’incertitude liée aux politiques de Donald Trump devrait se dissiper dans les semaines à venir à mesure que la mise en œuvre effective des droits de douane se précisera», à moins que les consommateurs finissent par considérer que les menaces de droits de douane, utilisées à outrance, sont un simple «outil de négociation».
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