L’Europe a les yeux rivés sur le Royaume-Uni

Les Britanniques votent aujourd’hui. L’hypothèse d’un gouvernement de coalition n’est pas écartée, ce qui ne serait pas sans effet sur le Brexit.
Stéphanie Salti, à Londres
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Les partis de Boris Johnson et de Jeremy Corbyn se disputent la majorité à la Chambre des Communes.  -  © UK Parliament - Jessica Taylor (CC BY-NC 2.0)

Quelque 46 millions de Britanniques sont appelés aujourd’hui à faire entendre leur voix dans une élection législative susceptible de définir le sort du Royaume-Uni au cours de la prochaine décennie. Le résultat de cette élection, décidée pour mettre fin à l’impasse parlementaire sur le Brexit, ne doit pas être tenu pour acquis. Les derniers sondages pointent en effet vers un resserrement de l’écart de voix entre le parti Conservateur au pouvoir et son principal concurrent le parti Travailliste de Jeremy Corbyn : selon l’institut YouGov, les conservateurs menés par Boris Johnson sont crédités de 43% des voix et les travaillistes de 34%. Suivent les libéraux démocrates avec 12% des voix et le Brexit Party, avec 3%. Cette projection donnerait aux conservateurs une majorité de 28 sièges à la Chambre des Communes, soit un total de 339 députés tandis que les travaillistes obtiendraient 231 sièges, 41 pour le parti écossais SNP et 15 pour les Lib Dems.

L’institut a cependant assorti ce pronostic de précautions : la marge d’erreur pourrait se traduire par une fourchette allant de 311 à 367 sièges pour le parti Tory : «Cela signifie que nous ne pouvons absolument pas écarter la possibilité d’un gouvernement de coalition pas plus que celle d’une importante majorité conservatrice», prévient l’institut.

Il n’en a pas fallu davantage pour provoquer un repli de la livre sterling. Une victoire confortable pour le camp conservateur apparaît aujourd’hui aux marchés comme la solution idéale : le nouveau gouvernement pourrait ainsi faire adopter très vite l’accord du Brexit négocié avec Bruxelles et sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne au 31 janvier prochain. La deuxième phase des négociations destinée à définir la relation future entre les deux blocs pourrait ainsi démarrer. A l’inverse, l’hypothèse d’un gouvernent de coalition ou d’une majorité relative conduirait à la poursuite de l’incertitude et à un report probable du Brexit.

Tous les regards se porteront ce soir sur un certain nombre de circonscriptions susceptibles de basculer entre les mains des conservateurs. Selon les prévisions, les tories devraient gagner des sièges dans les régions ayant voté en faveur du Brexit lors du référendum de juin 2016 : le nord de l’Angleterre, les West Midlands et les anciens fiefs miniers des East Midlands et County Durham. A l’inverse, les travaillistes devraient obtenir des sièges supplémentaires à Londres et dans le sud de l’Angleterre. Les premières estimations seront publiées ce soir après 22 heures et les résultats définitifs plus tard dans la nuit.

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