
Londres et l’UE trouvent un accord à l’arraché sur le Brexit

L’Union européenne et le Royaume-Uni ont trouvé un accord sur le Brexit, à quelques heures d’un sommet européen. La signature de l’accord a été annoncée par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Le texte comprend un protocole révisé au sujet des liens entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, pour éviter le rétablissement d’une frontière interne sur l'île, et une déclaration politique révisée. La période de transition durera 14 mois jusqu'à fin 2020, et pourrait être prolongée en vue de négocier un nouvel accord de libre-échange entre Londres et l’UE, «peut-être un ou deux ans de plus» selon le négociateur en chef européen Michel Barnier, qui a tenu une conférence de presse à midi.
L’Irlande du Nord restera dans l’union douanière britannique. Elle appliquera les règles douanières britanniques aux marchandises qui entrent dans ses ports en provenance de pays tiers mais qui ne sont pas destinées aux marchés de l’UE, sauf s’il existe un risque que ces marchandises arrivent sur le marché européen, selon le texte de l’accord. Celui-ci fixe une liste de critères pour définir ce risque, comme sa destination finale ou sa transformation en Irlande du Nord.
Au bout de 4 ans après la fin de la période de transition, les dispositions de l’accord seront soumises au vote de l’assemblée législative d’Irlande du Nord pour savoir si celle-ci souhaite garder le même régime. De nouveaux votes interviendront tous les 4 ans en cas de majorité simple, ou 8 ans en cas de majorité plus large.
«Nous avons trouvé un très bon accord», s’est félicité Boris Johnson. L’accord est «juste et équilibré», selon Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne a recommandé aux 27 chefs d’Etat de l’Union européenne de le soutenir lors du Conseil européen qui s’ouvre en fin de journée.
Si les 27 donnent leur feu vert, l’accord devra encore obtenir le soutien des parlementaires britanniques lors d’une séance extraordinaire prévue samedi. Le parti unioniste nord-irlandais DUP, allié au Parlement britannique des conservateurs de Boris Johnson, a toutefois réaffirmé jeudi son opposition à l’accord négocié entre Londres et l’Union européenne, rendant très incertaine son adoption par les députés. Le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a lui aussi rejeté l’accord. Si les députés britanniques l’approuvent, le Conseil européen devra ensuite formellement l’adopter.
La livre sterling, qui bondissait de 1% face au dollar après l’annonce de l’accord, a d’ailleurs ramené ses gains à 0,4% vers 13 heures.
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