
Les taux italiens ne présagent pas encore une crise en zone euro

Les taux italiens BTP à 10 ans ont dépassé les 4% lundi pour la première fois depuis 2013, et leur écart avec le Bund allemand a frôlé les 250 points de base (pb). Ce seuil considéré comme un marqueur de crise avait été atteint en 2020 avec la crise du covid, en 2018 avec les menaces du gouvernement antisystème M5S-Ligue, et en 2012-2013 avec la crise des dettes périphériques.
Ces tensions sont avant tout un problème de liquidité depuis que la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé jeudi l’arrêt des achats actifs réguliers (APP) fin juin, avec une communication agressive contre l’inflation impliquant une hausse des taux d’au moins 1% d’ici à décembre. «Et les marchés semblent avoir commencé à se positionner dans la perspective d’une nouvelle crise qui aurait comme point de départ le caractère insoutenable de la remontée des taux pour les pays les plus endettés de la région. Le vent de panique sur la dette italienne est-il justifié ? Il y a une différence de taille avec le passé qui tient, précisément, au retour de l’inflation, laquelle s’accompagne d’un effondrement des taux d’intérêt réels à des niveaux records et d’une envolée du PIB nominal, rappelle l’économiste Véronique Riches-Flores (RF Research). Cela devrait changer la donne; en matière de solvabilité, mieux vaut, en effet, un cadre inflationniste que l’inverse, surtout pour les plus endettés. Dommage que la BCE n’ait pas été en mesure de mettre en avant cet élément de réduction du risque, qui, assorti à une gestion raisonnée des finances publiques, permettrait à l’Italie de regagner en crédibilité.»
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