Les taux américains sont volatils après des chiffres de l’emploi décevants

Le taux de chômage a baissé en août et les créations de postes sont en hausse par rapport à juillet mais elles sont sensiblement inférieures aux prévisions. Les rendements des obligations souveraines américaines ont baissé avant de se redresser.
Agefi-Dow Jones
Chômage emploi USA unemployment job workers
Les créations d'emplois ont été plus faibles que prévu en août  -  AdobeStock.

Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont accéléré en août et le taux de chômage a diminué, selon les statistiques publiées vendredi par le département américain du Travail.

Les Etats-Unis ont créé 142.000 emplois nets au mois d’août, contre 89.000 en juillet, en données révisées. Le nombre de postes créés en juillet avait été estimé initialement à 114.000. Le taux de chômage dans le pays s’est établi à 4,2% en août, contre 4,3% le mois précédent.

Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création de 161.000 emplois nets aux Etats-Unis en août et à un taux de chômage de 4,2%.

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Indicateurs décevants

Le rapport survient dans un contexte d’inquiétudes sur la santé de l'économie américaine après plusieurs indicateurs cet été signalant un affaiblissement de l’activité. Les entreprises se montrent plus rétives à investir et la demande s’essouffle sous l’effet des taux élevés de la Réserve fédérale (Fed) pour dompter l’inflation et après deux années de croissance dynamique.

Jeudi, ADP a fait état d’une baisse des créations de postes dans le secteur privé pour le cinquième mois consécutif, à 99.000 en août, contre 111.000 en juillet. Le nombre d’offre d’emplois aux Etats-Unis est également tombé en juillet à son plus bas niveau depuis trois ans et se rapproche de son niveau d’avant la pandémie, selon des chiffres publiés cette semaine par le Département du Travail.

Le marché de l’emploi est l’objet de toutes les attentions pour les investisseurs après que le président Fed, Jerome Powell a indiqué à la fin août que la banque centrale prévoyait d’entamer un cycle de réduction des taux dès sa réunion des 17 et 18 septembre en raison des progrès accomplis sur le front de l’inflation.

La possibilité d’une dégradation marquée du marché du travail pourrait en effet inciter la banque centrale à se montrer plus énergique en matière de baisse de taux d’ici à la fin de l’année.

Des taux volatils

Après la publication de chiffres de l’emploi plus faibles que prévu pour août, la probabilité de voir la Fed baisser ses taux de 50 points de base d’un coup dès mi-septembre a ponctuellement dépassé 50% selon l’outil FedWatch de CME Group, avant de revenir à son niveau de la veille, soit 40%. Une diminution d’au moins 25 pb est considérée comme certaine par les investisseurs depuis plusieurs semaines.

De la même manière, sur les marchés de taux, le rendement de l’obligation américaine à dix ans a d’abord reculé de 3 pb vendredi en début d’après-midi, portant son repli depuis début septembre à 20 pb, avant de se redresser. Un temps tombé sous le taux de l’obligation à 10 ans, ce qui est généralement un signe annonciateur de récession, le rendement de l’obligation à 2 ans est également remonté en fin d’après-midi.

Pour Florian Ielpo, responsable recherche macro chez Lombard Odier AM, les mauvais chiffres de l’emploi n’inciteront «pas nécessairement la Fed à baisser ses taux de 50 points de base en septembre : le sentiment d’urgence n’est pas encore présent et il est déjà possible de faire beaucoup avec une déclaration dovish en septembre», estime-t-il dans une note.

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