
Les rachats d’actions reviennent sur terre

Ils avaient atteint des sommets. La crise du Covid-19 les a renvoyés à des niveaux plus raisonnables. Les rachats d’actions ont baissé de 46% aux Etats-Unis au deuxième trimestre 2020, indiquent les données préliminaires de S&P Global Indices, qui recensent les rachats d’actions réalisés par les groupes du S&P 500. Le montant s’élève à 89,7 milliards de dollars, soit le plus faible niveau depuis 2012.
Au premier trimestre 2020, alors que le Covid-19 n’avait pas encore fait basculer les économies dans la récession, les groupes du S&P 500 avaient consacré 198,7 milliards de dollars à racheter leurs propres actions, après un peu plus de 185 milliards au dernier trimestre 2019 et 165 milliards au deuxième trimestre 2019.
Même si toutes les entreprises du S&P 500 n’ont pas encore publié leurs données – reste encore 5% –, le deuxième trimestre 2020 marque donc une réelle rupture par rapport à la tendance observée ces deux dernières années, depuis la mise en oeuvre de la réforme fiscale de Donald Trump, qui a incité les entreprises à recycler leurs économies fiscales dans la rémunération de leurs actionnaires.
En amputant leurs résultats, le Covid-19 et les mesures de confinement mises en oeuvre pour contrer la pandémie ont incité les groupes du S&P 500 à compter leur argent. Selon les dernières données de FactSet, les bénéfices des groupes du S&P 500 ont chuté de 33,8% au deuxième trimestre 2020, soit la plus forte baisse depuis le premier trimestre 2019, en plein cœur de la grande crise financière (-35%).
Les statistiques souffrent aussi de la suspension des programmes de rachats des banques américaines dès la mi-mars. Les huit plus grandes banques américaines qui composent le Financial Services Forum (JPMorgan, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, BNY Mellon et State Street) avaient prévu de consacrer 119 milliards de dollars au rachat d’actions en 2020. L’arrêt des programmes représente une économie d’un peu plus de 30 milliards en trois mois. Les banques ont indiqué qu’elles ne rachèteront pas d’actions au troisième trimestre.
Heureusement pour les rachats d’actions que les Gafa, et plus largement les sociétés de technologies, sont toujours là. Apple reste le plus gros pourvoyeur de rachats d’actions (17,6 milliards de dollars au deuxième trimestre). Le fabricant de semi-conducteurs Intel a pour sa part annoncé mercredi soir avoir conclu des accords de rachats d’actions accélérés pour un montant total de 10 milliards de dollars.
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