
Les perspectives des actifs russes dépendent de la stabilisation des prix du pétrole

La Russie avait tout intérêt à prolonger l’accord de limitation de la production de pétrole en place depuis novembre 2016. Hier, celui-ci a comme prévu été prolongé de neuf mois, jusqu'à fin mars 2018. Le rebond des prix du Brent de 12% ces trois dernières semaines a permis au rouble de se renforcer de 4% face au dollar sur la période. La devise s’est appréciée de 5% depuis mars dernier et de 9% depuis début 2017, affichant désormais la plus forte hausse du monde émergent depuis que le real, qui rivalisait jusque-là avec le rouble, a subi de plein fouet ces derniers jours la nouvelle crise politique au Brésil. La volatilité implicite 3 mois s’est en outre stabilisée depuis février à un niveau d’environ 13% au plus bas depuis 2014, et les Risk reversal à 3 mois montrent que les marchés d’options anticipent une devise stable à horizon 3 mois.
Si Natixis estime que le rouble est, avec le dollar canadien, la devise la plus fortement corrélée à une hausse du cours du Brent, SG CIB met en avant le fait que «le rouble a tendance à augmenter moins fortement que le prix du pétrole lors des périodes de forte hausse de ce dernier». La performance du rouble traduit celle enregistrée également par les autres actifs russes. Le rendement des obligations d’Etat du pays à 10 ans s’est détendu de 25 pb depuis mars pour les titres libellés en dollar à un niveau d’environ 4%, et de 70 pb à moins de 7,5% pour ceux libellés en devise locale. Sur le marché des actions, l’indice MICEX accuse néanmoins une chute de 12% depuis début janvier, alors qu’il a offert des hausses respectives de 30% et 26% au cours des deux précédentes années.
Le niveau plus élevé que prévu du prix du pétrole a permis au ministère des finances russe de réviser à la hausse ses prévisions de recettes budgétaires de 1.140 milliards de roubles pour cette année et des besoins de financement stables à un peu plus de 1.000 milliards. En outre, l’appréciation récente du rouble a permis à la banque centrale (CBR) de racheter plus de 10 milliards de dollars au cours des 75 derniers jours. Si Moscou affiche un objectif de retour des réserves à 500 milliards de dollars, contre 400 milliards actuellement, la CBR souhaite attendre une stabilisation de l’inflation à son niveau actuel de 4%, du taux de change, et un prix moyen du pétrole de 50 à 55 dollars avant de reconstituer ses réserves.
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