
Les négociations Etats-Unis/Chine glacent les investisseurs

Les investisseurs sur les marchés actions se montrent prudents avant la reprise des négociations entre les Etats-Unis et la Chine ce jeudi 10 octobre. Un marché qui digère la correction de la semaine passée, l’une des pires depuis le début de l’année : l’indice Stoxx 600 a dévissé de 3,5%. Il a débuté la semaine avec un gain de 0,7%.
Après avoir mis, début août, un nouveau coup d’arrêt à leurs négociations et s'être menacés mutuellement de nouveaux tarifs, Washington et Pékin ont accepté, lors du G20 de Biarritz, de reprendre leurs discussions. Il faut dire que les tensions entre les deux pays se reflètent dans leurs propres économies. «Personne ne peut prédire quel sera le résultat de ces négociations mais il y a eu des signes positifs des deux camps au cours des dernières semaines», affirment les stratégistes de SG CIB. Peu de chance toutefois qu’il y ait un accord dès cette semaine. Les autorités chinoises veulent même réduire le nombre de sujets de négociation, ce qui ajoute de l’incertitude. Outre les questions commerciales, Washington souhaite aborder d’autres sujets comme celui de la propriété intellectuelle. «Nous attendons plus un statu quo qu’un mini-deal», craint John Normand, stratégiste cross-asset chez JPMorgan. «C’est peut-être une bonne nouvelle dans la mesure où cela augmente la probabilité d’un accord, certes restreint et a minima», nuance pour sa part, Stéphane Déo, stratégiste chez LBPAM.
Mais cela pourrait ne pas suffire aux investisseurs qui s’inquiètent du risque grandissant de récession après les indicateurs publiés la semaine passée montrant une contagion du ralentissement du secteur manufacturier à celui des services. Et les derniers chiffres publiés hier en Allemagne n’ont rien de rassurant. Les commandes à l’industrie ont diminué de 0,6% en août par rapport à juillet, ce qui fait craindre un mauvais troisième trimestre et renforce le spectre de la récession.
Le marché actions se trouve dans une position fragile avec peu d’acheteurs. Il progresse encore de 15% depuis janvier en Europe malgré des perspectives de croissance bénéficiaire qui continuent d’être revues à la baisse à -2,2% pour le troisième trimestre. Outre la guerre commerciale, le Brexit pèse sur les comptes des entreprises. Pire la prévision pour 2020 à plus de 10%, trop élevée, fait planer le risque d’une correction. Sauf en cas d’accord entre Pékin et Washington, ce qui a jusque-là soutenu le marché avec le retour des banques centrales à un ton plus accommodant.
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