
Les craintes de récession alimentent la morosité des marchés

La faiblesse du secteur de l’industrie s’étend désormais à celui des services, de part et d’autre de l’Atlantique. La publication, jeudi après-midi, d’un mauvais indice ISM non-manufacturier américain, deux jours après celle d’un ISM manufacturier au plus bas depuis 2009, à 47,8, a provoqué un nouvel accès de tension sur les marchés financiers. A 52,6 en septembre, son pire niveau depuis août 2016, l’indice des services a plongé de 3,8 points et se révèle bien inférieur au niveau de 55 attendu par le consensus des économistes.
Un indice à 50 sépare l’expansion de la contraction, mais l’ISM ne constitue pas en valeur absolue un indicateur parfait de récession. La tendance, en revanche, est inquiétante. Cette mauvaise statistique, qui corrobore à tout le moins le scénario d’un net ralentissement de l’économie américaine, a envoyé les indices actions dans le rouge et fait plonger de plus de 2% le prix du baril de pétrole brut WTI. Les chiffres de l’emploi américain, attendus ce vendredi, serviront au choix de planche de salut aux investisseurs, ou, plus probablement, ajouteront à la morosité des marchés.
Pression sur la Fed
La pression devrait donc monter d’un cran sur la Réserve fédérale et son président Jerome Powell pour qu’ils concèdent à la fin du mois d’octobre une troisième baisse des taux d’affilée. La dernière, annoncée le 18 septembre, a ramené à 1,75-2% la fourchette cible des Fed funds. Le rendement à 2 ans des emprunts d’Etat américains s’est resserré de 9 points de base à la suite de la publication de l’ISM, à 1,39%.
En zone euro, la publication jeudi matin des estimations définitives des indices d’activité PMI montre aussi l’extension des problèmes de l’industrie aux services. A 50,1, contre 51,9 en août, l’indice composite laisse craindre une croissance nulle au troisième trimestre dans la région. «La très mauvaise nouvelle est le nouveau recul du PMI composite pour l’Allemagne, qui indique que l'économie est presque certainement entrée en récession», souligne Melanie Debono, économiste Europe chez Capital Economics. L’indice Dax des valeurs allemandes est d’ailleurs repassé cette semaine sous les 12.000 points. Cette nouvelle contre-performance de l’économie allemande donnera des arguments à ceux qui, à Berlin, réclament l’abandon de la sacro-sainte règle d’équilibre budgétaire et la mise en œuvre d’une vraie relance.
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