
Les marchés ont changé leur fusil d’épaule sur le dollar

Le dollar est reparti à la hausse, après des mois de baisse puis de calme plat. L’indice DXY mesurant l’évolution du billet vert face aux six autres principales devises du G7 s’est apprécié de 3,5% depuis le milieu du mois d’avril, et a même signé sa plus forte hausse mensuelle en avril depuis novembre 2016 pour repasser en territoire positif depuis le début d’année pour la première fois depuis janvier. Ce sont le yen et le dollar canadien qui ont le mieux résisté en ne reculant que de 2% depuis avril, contrairement à la livre sterling et à la couronne suédoise qui ont chuté de 6%, l’euro et le franc suisse ayant suivi la tendance de l’indice DXY. Des données économiques plus solides aux Etats-Unis que dans les autres zones favorisant un écartement des écarts de taux semblent à l’origine de ce retournement.
Fragilité des devises émergentes
Alors que les marchés s’interrogent sur la pérennité du rebond du dollar, le retour du Risk Reversal 3 mois sur le DXY en territoire positif, à son plus haut niveau depuis juin 2017 lorsque l’indice DXY était de 97, montre un renversement des anticipations du marché des options de changes à la faveur d’une poursuite du mouvement. «Les investisseurs de court terme ont violemment ajusté leurs positions ces derniers jours pour redevenir acheteurs du dollar, dans des proportions extrêmes, après des positions vendeuses records atteintes le mois dernier. Même la position des investisseurs long terme donne des signes d’inflexion», ajoute Citigroup. Parallèlement, les dernières données de la CFTC montraient des positions vendeuses records sur le T-Note à 10 ans, alors que le rendement tutoie désormais le seuil de 3%.
Si les devises émergentes ont légèrement mieux résisté, avec une baisse moyenne de 3%, l’accès de faiblesse récent n’a fait qu’accentuer la fragilité de certaines d’entre elles, et fait plier celles qui avaient jusqu’ici résisté. Depuis leur point haut de l’année atteint mi-février, la livre turque, le real, et le rouble, accusent des dépréciations de plus de 10%, alors que le rand sud-africain, et le zloty polonais, encore en hausse contre dollar depuis le début d’année en avril, sont passés en territoire négatif. Le recul des tensions internationales, marqué tant par le début des négociations sino-américaines sur les contours de leurs futures relations commerciales que par la volonté de Washington de trouver un nouvel accord sur l’Aléna, ont permis au peso mexicain et au yuan de conserver leurs gains depuis le début de l’année.
Plus d'articles du même thème
-
Le Jour de la Libération rebat les cartes
Retrouvez comme chaque semaine le coup d’œil de DeftHedge sur le marché des changes. -
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
L’âge d’or de l’Amérique se termine maintenant
Fossoyeur du multilatéralisme, le président Trump démantèle de manière systématique les instruments de la puissance américaine, estime la directrice des études économiques du Groupe Crédit Agricole.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions