
Les marchés financiers bouclent leur pire année depuis 2008

Les places boursières ont beau avoir terminé l’année 2022 dans le rouge, les investisseurs n’en ont pas moins poussé un soupir de soulagement après le pire millésime depuis la crise financière de 2008.
En Europe, vendredi, l’indice CAC 40 a cédé 1,5% pour cette dernière séance de l’année tandis que le Dax 40 a perdu 1,6%. A Wall Street, les indices S&P 500 et Nasdaq Composite étaient également dans le rouge à mi-séance (-0,8% pour les deux).
Au cours d’un exercice marqué par la flambée de l’inflation, le resserrement massif des politiques monétaires et la guerre en Ukraine, les marchés actions ont accusé pour la plupart des baisses à deux chiffres. Le Nasdaq enregistre l’une des pires performances de l’année avec une chute de 33,6%. Seules les Bourses de Moscou (indice Moex -43,1%) et du Vietnam (-34,6%) font pire. Toujours à Wall Street, l’indice S&P 500 chute de 19,9%. L’indice Russell Small Cap 2000 abandonne 21,5%.
L’Europe résiste
En Europe, l’indice Stoxx 600 cède 13,3% et l’Euro Stoxx 50 11,7%. A Paris, l’indice CAC 40 fait mieux, en relatif, que le Dax 40 avec une baisse de 9,5% contre -12,8% pour l’indice allemand. Le CAC Mid&Small perd 14,7%. L’indice ATX autrichien accuse la pire performance de l’année en Europe (-19%). La meilleure revient à l’indice portugais PSI (+2,8%). La Bourse de Londres termine in-extremis dans le vert. L’indice FTSE 100 gagne 0,9% grâce à la forte composante de valeurs pétrolières et minières. La Bourse d’Istanbul affiche la meilleure performance mondiale avec un quasi triplement de son indice BIST 100.
Le pétrole a dominé les gains cette année sur les marchés financiers. Mais sa baisse récente les a limités à 8% (contrats futures sur le Brent). Parmi les devises, le roi dollar a surpassé en 2022 quasiment toutes les devises et gagne 8% face à un panier de monnaies malgré sa baisse de 7% au cours du dernier trimestre 2022.
Sur les marchés de taux, le choc a été historique avec des pertes de 15% pour les emprunts d’Etat et le crédit. Les taux 10 ans américain et allemand ont bondi de 237 points de base et de 274 pb, à 3,88% et 2,56% respectivement. Le taux 2 ans américain a bondi de 360 pb, à 4,43%.
La tech à la peine
Par valeur, l’année a été marquée par les plongeons de plusieurs stars de la cote américaine. Pénalisée, notamment, par les frasques de son dirigeant, Elon Musk, l’action Tesla a sombré de 65%, effaçant au passage plus de 700 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Plusieurs Gafam ont également souffert : Meta Platforms a perdu près de 65%, Amazon a vu son cours divisé par deux, Alphabet a abandonné 40%. Toujours dans la tech, AMD a chuté de 55%, Netflix de 52%, Nvidia de 51%, Intel de 49%.
Au classement des plus fortes hausses du S&P 500, les pétrolières occupent toutes les premières places : Occidental a gagné 116%, Hess 90%, Marathon Petroleum 82% et ExxonMobil 79%. Les trois plus fortes baisses sont Generac (-72%), Match Group (-69%) et Align (-68%).
Pétrole et défense
En Europe, on retrouve sans surprise Uniper (-94%), Orpea (-93%), Adler (-88%) et Atos (-76%) parmi les plus fortes baisses du Stoxx Europe 600. Les grands gagnants de 2022 sont des groupes liés à l’exploitation pétrolière ou actifs dans l’armement. L’allemand Rheinmetall remporte la palme avec une envolée de 125%, suivi des parapétroliers TechnipFMC (+104%) et Subsea 7 (+79%). Entre le suédois Saab (+79%), l’italien Tenaris (+77%) et les français Dassault Aviation (+67%) et Thales (+59%), s’invitent également deux banques irlandaises (Bank of Ireland, +75% et AIB, +69%).
Le groupe d’électronique et de défense Thales occupe aussi la première place du CAC 40 depuis le début de l’année. TotalEnergies (+31%) et Safran (+9%) complètent le podium. Teleperformance (-43%), Eurofins (-38%) et Dassault Systèmes (-36%) sont les trois lanternes rouges.
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