Les marchés continuent de croire à une issue favorable sur le Brexit

La livre sterling a cédé 11% face au dollar depuis avril dernier, mais s’est appréciée légèrement de 4% contre euro depuis son point bas de l'été.
Patrick Aussannaire
Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit Michel Barnier article 50 Brexit Conseil du 12-11-18
Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, lors du Conseil du 12 novembre 2018.  -  Crédit European Union.

Les marchés ont de plus en plus de mal à évaluer le risque réel du Brexit. La livre sterling fait du yoyo au gré des rumeurs sur un accord imminent entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, concernant les conditions de la sortie britannique du marché commun. Après avoir chuté en début de séance hier, la devise s’est ensuite reprise après que le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a indiqué qu’un texte était prêt à être présenté à Londres, sans qu’aucun accord n’ait «encore été trouvé» (lire aussi en rubrique L’Essentiel)). «L’euro et la livre évoluent de pair, avec un euro-dollar qui est passé en dessous de 1,13, plus sous l’effet de la livre que de nouvelles négatives sur l’euro ou positives sur le dollar», estime SG CIB. La devise britannique s’est affaiblie de 11% contre dollar depuis avril, mais a rebondi de 4% contre euro depuis août dernier.

Cette tendance semble suggérer que les investisseurs restent confiants quant au fait qu’un accord soit trouvé au cours des prochaines semaines. Citigroup estime ainsi que, dans le cas d’une absence de compromis avant la date butoir du 29 mars 2019, la livre pourrait chuter de 6% supplémentaires, à une parité de 1,21 face au dollar, correspondant à son plus faible niveau atteint au mois de janvier 2017. «Pour démontrer l’intérêt d’un accord, il suffit d’imaginer ce à quoi conduirait un no-deal Brexit : sans doute à une récession au Royaume-Uni, voire à un chaos économique comme le craint Mark Carney, à un choc économique important, et surtout existentiel pour l’Union européenne», souligne Natixis. Ce scénario catastrophe, ferait également chuter les rendements britanniques.

Si le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a affirmé vendredi qu’un accord «pouvait être trouvé dans les deux prochaines semaines», suggérant que les discussions sur la frontière irlandaise pourraient trouver une issue favorable, Londres se fracture de plus en plus face au projet européen, et la crédibilité de la Première ministre Theresa May est sérieusement mise à mal. Le gouvernement doit se réunir aujourd’hui pour s’entendre sur un projet soutenu à la fois par le Parlement et par l’ensemble des ministres, divisés après la démission du secrétaire d’Etat aux Transports Jo Johnson vendredi - celui-ci juge la proposition actuelle comme «une terrible erreur», et appelle à un nouveau référendum. Un défi qui semble insurmontable pour Theresa May.

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