Les Bourses européennes résistent

Après une ouverture en net repli, les marchés actions se reprennent. Les valeurs bancaires sont revenues, dans l’ensemble, en territoire positif. En revanche, les investisseurs ajustent toujours les prix des obligations subordonnées des banques.
Marchés
Le secteur bancaire continue de pâtir des craintes des investisseurs à son sujet  -  Fotolia

Le sauvetage de Crédit Suisse et l’intervention coordonnée des principales banques centrales a finalement rassuré les investisseurs. Après avoir ouvert en net repli lundi, les places boursières européennes se sont reprises en milieu d’après-midi. L’indice EuroStoxx des banques a clôturé en hausse de 2%. A Paris, le cours de BNP Paribas a terminé en progression de 1,7%, celui du Crédit Agricole en hausse de 0,66% et celui de la Société Générale en baisse de seulement 0,8%. L’indice parisien a progressé de 1,27% dans la journée de lundi, dans la même proportion que l’indice EuroStoxx 50.

Dimanche soir les principales banques centrales dont la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont annoncé une action coordonnée pour apporter de la liquidité en dollars aux banques de façon quotidienne après l’annonce du sauvetage de Crédit Suisse. Plus tôt, après un long weekend de négociations, les autorités suisses avaient officialisé le rachat de la deuxième banque du pays, déjà sous perfusion de la banque centrale depuis plusieurs jours et menacé d’une fuite des déposants, par sa rivale UBS pour 3 milliards de francs suisses (0,76 franc par action Crédit Suisse payées en action UBS) pour éviter la contagion.

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«Dans l’immédiat, le rapprochement entre Credit Suisse et UBS devrait alléger la pression sur le secteur car la contagion systémique est évitée, mais à moyen ou long terme, nous nous attendons à ce que les événements de la semaine dernière entraînent une augmentation du coût des capitaux propres du secteur», considéraient les analystes de Citi ce lundi matin. Ce qui retient le plus l’attention est le traitement des créanciers obligataires subordonnés qui perdent leur mise et sont donc moins bien traités que les actionnaires. Ces titres pesaient 17 milliards de dollars. «Il est stupéfiant et difficile de comprendre comment ils peuvent inverser la hiérarchie entre les détenteurs d’AT1 et les actionnaires», a déclaré Jérôme Legras chez Axiom Alternative Investments, investisseur dans la dette AT1 de Credit Suisse, à Reuters.

AT1 en chute libre

Sur les marchés lundi, l’ensemble des dettes subordonnées et en particulier les obligations AT1 (additional tier 1 ou Cocos) subissent un net ajustement de 10 à 20 points en fonction des émetteurs. Les dettes tier 2 des banques les plus fragiles et de petite taille sont également touchées par l’ajustement sur les prix. Les obligations AT1 de Credit Suisse sont, elles, proches de zéro.

Michael Ashley Schulman, directeur des investissements chez Running Point Capital Advisors, souligne que la décision des autorités suisse va rendre les titres AT1 plus chers pour toutes les autres banques à l’avenir, car «désormais tout le monde est conscient de ce risque supplémentaire».

(Avec Reuters)

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