
Les banques auront remboursé près de 800 milliards d’euros à la BCE en un mois

Les banques de la zone euro vont rembourser par anticipation à la Banque centrale européenne (BCE) 447,5 milliards d’euros de liquidités supplémentaires empruntées dans le cadre des «opérations de refinancement à plus long terme» (TLTRO), a annoncé vendredi l’institution de Francfort selon Reuters.
La BCE, qui a entamé le mois dernier le plus important mouvement de réduction des liquidités dans le système bancaire depuis sa création, une étape supplémentaire dans la lutte contre l’inflation après les hausses de taux d’intérêt décidées ces derniers mois, avait annoncé en novembre que les banques allaient lui rembourser en avance 296 milliards d’euros de prêts. Des prêts représentant 52 milliards d’euros arriveront également à échéance en décembre.
Le total de l’encours des prêts en passe d'être restitués s'élève désormais à près de 800 milliards d’euros en quelques semaines seulement, a souligné l’institution dirigée par Christine Lagarde.
Les banques ont emprunté au total quelque 2.100 milliards d’euros à la BCE ces dernières années dans le cadre des TLTRO en profitant de conditions très avantageuses, destinées notamment à encourager les prêts et stimuler l’activité économique lorsque la zone euro faisait alors face à un risque de déflation.
Encore 1.300 milliards
Mais entre temps l’inflation, désormais à 10% sur un an dans la zone euro, est devenue un souci majeur pour la BCE, qui a modifié en octobre les conditions des prêts TLTRO, espérant ainsi inciter les banques à restituer ces liquidités plutôt que de s’acquitter d’intérêts d’emprunt élevés.
L’encours des fonds accordés dans le cadre des TLTRO s'élèvera encore à 1.300 milliards d’euros après les remboursements prévus mais une grande partie arrivera à échéance en juin prochain.
Les remboursements anticipés devraient augmenter les coûts de financement des banques commerciales et tempérer la demande des entreprises et des consommateurs, ce qui participe à une baisse de l’inflation.
Plus d'articles du même thème
-
EXCLUSIF
Les gestionnaires de taux contiennent leur panique
Les prévisionnistes de L’Agefi tendent à ajouter une baisse de taux à six mois tout en diminuant leurs prévisions pour les taux longs aux Etats-Unis et en augmentant celles sur la zone euro. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions