
Les autorités chinoises bénéficient d’un léger répit sur le yuan

Le yuan est entré dans une phase de stabilisation. La devise chinoise s’est dépréciée de 0,15% sur le marché onshore (CNY) hier, et de 0,12% sur le marché offshore (CNH), après que la PBOC a fixé le cours pivot quotidien contre dollar à 6,8743, soit une baisse de 0,4% par rapport au fixing de vendredi. Reuters indique en outre de sources proches que les autorités auraient ajusté le calcul du cours pivot en réduisant de 24 à 15 heures la période de suivi de l’évolution du yuan face à un panier de devises afin de réduire la spéculation de court terme sur la devise et mieux refléter sa valeur réelle. Dans son rapport trimestriel publié mercredi dernier, la PBOC avait confirmé sa volonté d’accroitre la flexibilité du taux de change du yuan tout en garantissant sa relative stabilité autour de son niveau d’équilibre.
Depuis son point bas de 6,964 atteint en début d’année, le CNY a regagné de 1,3% face au dollar, et 1,1% face au panier de référence de la PBOC composé des principales devises mondiales retracé par l’indice CEFTS. Ce léger rebond du yuan a permis de faire reculer les sorties nettes de capitaux à un niveau de 57 milliards de dollars au mois de janvier, après un rythme mensuel moyen de 75 milliards au cours du dernier trimestre 2016, selon les estimations d’Oxford Economics. Compte tenu des effets de valorisation liés à l’affaiblissement du dollar face aux autres devises, la baisse du stock de réserves en devises étrangères de la Chine a été limitée à 12 milliards de dollars sur janvier. Elle a néanmoins été suffisante pour voir son niveau passer sous le seuil symbolique des 3.000 milliards de dollars.
Les mesures prises par les autorités chinoises pour lutter contre les sorties de capitaux et la pression politique exercée par les Etats-Unis sur la valeur du yuan ont permis de freiner la pression baissière sur la devise, comme le montre le passage du cours du CNH sous le CNY depuis le début de l’année. Bloomberg indique même que Donald Trump bénéficie d’une majorité au sein du Congrès américain pour désigner la Chine comme manipulateur de changes. Face à la pression exercée sur le dollar par le durcissement du cycle monétaire de la Fed et l’effet des baisses d’impôts promises par Donald Trump, Oxford Economics estime néanmoins que «les sorties de capitaux financiers devront baisser à un rythme annuel de 450 milliards de dollars pour stabiliser les réserves de changes cette année».
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