Les actions européennes subissent leur pire chute depuis la crise bancaire

Les Bourses ont accéléré leur chute après la publication des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Sur les marchés des taux, le rendement américain à 10 ans bondit à plus de 4%.
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Le CAC 40 a perdu plus de 3% le 6 juillet  -  AdobeStock

Déjà dans le rouge depuis le début de la matinée après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale américaine (Fed), les marchés actions européens ont creusé leur perte jeudi après-midi en réaction aux solides chiffres de l’emploi américain, susceptibles de mettre la pression sur la Fed.

En baisse d’environ 1% en début de journée, l’Euro Stoxx 50 a clôturé la séance sur une chute de 2,94%, enregistrant au passage sa pire journée depuis mars dernier lorsque les marchés étaient chahutés par les difficultés de plusieurs banques régionales américaines.

Le CAC 40 a de son côté abandonné 3,13%, à 7.082 points, et le Dax a perdu 2,6%. A Wall Street, le S&P 500 reculait de 1,4% dans l’après-midi et le Nasdaq Composite baissait de 1,6%.

Plus d’emplois que prévu

A la veille de la publication des chiffres mensuels de l’emploi aux Etats-Unis, l’enquête mensuelle ADP a surpris les marchés par sa robustesse, avec son niveau le plus élevé depuis février 2022. Le secteur privé aux Etats-Unis a en effet créé plus d’emplois que prévu en juin, à 497.000. Les économistes interrogés par Reuters en prévoyaient en moyenne 228.000, avec des estimations s'échelonnant entre 95.000 et 334.000 créations de postes. En mai, l’enquête ADP avait fait état de 267.000 nouveaux emplois.

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Ce chiffre renforce l’idée que la Réserve fédérale américaine va devoir encore relever ses taux et les maintenir élevés pendant un certain temps pour réussir à maîtriser l’inflation. La crainte est de voir l’inflation sous-jacente, notamment alimentée par la solidité de l’emploi, persister. L’indice ISM des services en hausse alimente également ces craintes. Même si l’indice mesurant les prix payés par les entreprises dans le secteur atteint un creux, l’indice ISM des services, qui représente plus des deux tiers de l'économie américaine, est ressorti le mois dernier à 53,9, plus que prévu par le marché qui anticipait 51, contre 50,3 un mois plus tôt.

Les taux grimpent

La correction est aussi marquée sur les marchés de taux avec une envolée des taux courts comme des taux longs. Sur la partie courte de la courbe, les opérateurs commencent de plus en plus à intégrer deux hausses supplémentaires de la Fed (probabilité de 40% pour une deuxième hausse en novembre après celle de juillet).

Le rendement de l’emprunt à 2 ans américain regagne 11 points de base (pb), à 5,07% tandis que la partie longue accentue nettement avec un rendement à 10 ans de nouveau au-dessus de 4%, à 4,07% (+13 pb). En Europe, l’ensemble des courbes de taux décalent également à la hausse avec un rendement du Bund allemand à 10 ans à 2,63% (+15 pb) et un OAT français 10 ans à 3,19% (19 pb). Les taux des dettes périphériques sont également en nette hausse. Le taux des Gilts britanniques 10 ans bondissent par ailleurs de 20 pb, à 4,70%. Les marchés anticipent désormais des taux court termes à 6,5% outre-Manche.

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