
L’érosion du dollar dans les réserves se poursuit, au profit de l’euro et du yuan

Le dollar poursuit son érosion progressive dans les réserves de changes internationales. Les données Cofer , publiées en fin de semaine dernière par le Fonds monétaire international (FMI), montrent ainsi que la part de réserves en billet vert a reculé une nouvelle fois au cours du dernier trimestre 2018, à un niveau de 61,7%, au plus bas depuis fin 2013, contre 61,94% à fin septembre dernier. «Dans la mesure où elle coïncide avec un mouvement inhabituel d’appréciation du dollar de 4,5% en 2018, la baisse de son poids semble traduire une volonté active de la part des gestionnaires de réserves de se délester du dollar, à hauteur de 180 milliards de dollars au dernier trimestre 2018, un record en excluant la période de fin 2018», explique Citigroup. Le poids du dollar a fondu de 5 points depuis 2015, et de 10 points depuis 2000.
Ces ventes de dollars ont notamment profité à l’euro, qui a ainsi vu sa part dans les réserves de changes du FMI remonter à 20,69%, son plus haut niveau depuis fin 2014, avec des achats nets atteignant 22 milliards de dollars au dernier trimestre 2018. «L’euro apparaît comme étant la devise la plus attractive selon tous les critères. Son poids dans les portefeuilles reste très inférieur à celui de 31,43% dans les échanges quotidiens sur les changes, et proche de la part de titres en euros dans le marché obligataire mondial, avec un taux de change très nettement sous-évalué selon nos estimations. Le poids de l’euro dans les réserves reste en outre toujours inférieur à sa moyenne de long terme d’environ 23% et de son niveau le plus élevé de plus de 28%, atteint au troisième trimestre de l’année 2009», ajoute Citigroup.
Ces mutations dans les réserves de changes ont également profité au renminbi chinois,qui est devenu la cinquième devise. Avec un poids qui a légèrement monté à 1,9%, elle dépasse pour la première fois les dollars canadien et australien, dont les poids respectifs ont de leur côté reculé à 1,84% et à 1,62%, avec 5,2 et 7,2 milliards de dollars de ventes. «Les achats de devises non dollar (euro, yuan, yen, livre sterling, dollar canadien, australien, franc suisse) ont diminué par rapport aux trimestres précédents, à 4,5 milliards de dollars, soit un rythme annuel de 45 milliards, qui reste bien au-dessus de ses niveaux historiques», estime Citigroup. A 5,20% fin 2018, la part de yena en revanche retrouvé ses plus hauts depuis 2002, alors que celle de la livre sterlingreste stable depuis 2015 autour d’un niveau de 4,5%.
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