Le taux à dix ans américain tombe sous 4%, les actions battent des records

Le discours accommodant de la banque centrale américaine mercredi a ravi les investisseurs. Les Bourses européennes inscrivent de nouveaux sommets.
Taureau devant la Bourse de Francfort, symbole de la hausse générale des marchés actions depuis le début de l'année. Photo: Ralph Orlowski/Bloomberg
La Fed a réjoui les investisseurs mercredi soir  -  Ralph Orlowski/Bloomberg

Les investisseurs n’en demandaient pas tant. Comme le relève Jim Reid de Deutsche Bank dans sa note matinale, la Fed a «fait de son mieux pour [leur] offrir un cadeau de Noël en avance, le tout emballé avec un joli papier cadeau et un nœud spécial en prime».

Mercredi soir, la banque centrale américaine a en effet laissé ses taux inchangés – ce qui était attendu – tout en tenant un discours particulièrement accommodant. Les gouverneurs de l’Institution prévoient désormais des baisses de taux l’an prochain plus importantes que ce qui était anticipé. La majorité d’entre eux imaginent au moins trois diminutions en 2024, soit une coupe de 75 points de base (bp).

Le président de la Fed, Jerome Powell a même indiqué que des baisses de taux commençaient «à être envisagées (…), c’est clairement un sujet de discussion». Une position qui alimente en outre «le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine», estime Jim Reid.

La réaction des marchés à ces propos de la Fed ne s’est pas fait attendre. A Wall Street, le S&P 500, qui végétait depuis le début de la séance mercredi, s’est brusquement envolé pour clôturer la journée sur un gain de 1,37%. Le Nasdaq a de son côté gagné 1,38%.

Les Bourses européennes au sommet

Sur le marché des taux, les rendements des obligations souveraines américaines se sont effondrés et la baisse se poursuivait jeudi matin. En quelques heures, le taux à 10 ans a perdu 20 points de base, tombant au passage sous le seuil symbolique des 4% qu’il n’avait plus vu depuis le 10 août dernier. En milieu de journée le 14 décembre, il ressortait à 3,95%.

L’impact sur les taux courts a été encore plus important. Le rendement à deux ans a plongé de 30 pb mercredi, soit sa plus forte baisse journalière depuis mars selon Deutsche Bank. Jeudi, il perdait près de 15 pb supplémentaire, à 4,29%.

Les taux souverains européens n’étaient pas non plus en reste. Peu après midi, le Bund allemand à 10 ans reculait de 10 pb, à 2,07%, l’OAT française abandonnait 17 pb, à 2,61% et le BTP italien plongeait de 22 pb, à 3,79%.

Sans surprise, les Bourses européennes ont ouvert en forte hausse le 14 décembre. Peu avant 13h, l’Euro Stoxx 50 bondissait de 1%, à un nouveau sommet, et le CAC 40 avançait de 1,25%, dépassant allégrement son record historique inscrit quelques jours plus tôt.

«La Fed pouvait difficilement faire plus dovish (accomodant, ndlr) pour ce comité. Jerome Powell n’a pas du tout essayé de maintenir une quelconque posture dure sur l’inflation : c’est que l’inflation baisse trop vite et trop fort pour cela. Pour la suite, un autre chantier va s’installer : trouver comment parler du rythme et de l’amplitude des baisses de taux directement puis trouver le moment opportun pour évoquer un ralentissement de la réduction du bilan (QT).», a réagi dans une note Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR AM.

La Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne, qui ont dévoilé leurs décisions de politiques monétaires jeudi en milieu de journée, ont également maintenu leurs taux inchangés tout en tenant un discours plus restrictif que leur homologue américaine, sans que cela n’affecte l’enthousiasme des investisseurs.

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