
Le pétrole approche des 100 dollars, sous la menace saoudienne

La récente baisse risque de faire long feu. Tombé à un plus bas de six mois, sous 92 dollars, le 17 août, le prix du pétrole Brent a déjà commencé à rebondir. Le 23 août en début d’après-midi, il montait de 1,4%, approchant de nouveau du seuil des 100 dollars, à 97,80 dollars.
Le cours de l’or noir a rebondi ce mardi en réaction à des mots du ministre saoudien de l’Energie, Abdelaziz ben Salmane. En réponse à des questions posées par Bloomberg, il a estimé que le marché pétrolier «est tombé dans un cercle vicieux de très faible liquidité et d’extrême volatilité» ce qui réduit sa capacité à «refléter la réalité des fondamentaux physiques». Avant d’ajouter que l’Opep+, dont l’Arabie saoudite est le membre le plus influent, avait «les moyens (…) de réduire sa production à n’importe quel moment et sous différentes formes».
Retour de l’Iran ?
Ces déclarations ont été interprétées comme une menace à peine voilée de l’Opep+ de réduire sa production afin de faire remonter les prix. Elles interviennent alors que la perspective de voir l’Iran réintégré dans le marché mondial par les occidentaux prend de l’épaisseur. Selon plusieurs sources de presse, la République islamique aurait renoncé à des exigences ce qui augmente la probabilité pour qu’un accord avec l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis soit atteint. En cas de levée de l’embargo, l’Iran pourrait amener sur le marché de l’ordre de 1 million de barils par jour de pétrole supplémentaire.
Parallèlement, le cabinet d’études spécialisé dans l’énergie, Rystad, a publié une note avertissant d’une baisse à venir de la production de pétrole russe au cours des derniers mois de 2022. Alors que l’offre d’or noir du pays s’est étonnamment reprise en juin et juillet, les experts de Rystad anticipent un net reflux à partir de septembre en raison des difficultés économiques locales et de la mise en place progressive de l’embargo européen sur le pétrole russe. Ils anticipent que les importations de brut par l’UE tombent à 600.000 barils par jour en décembre prochain, contre 3 millions avant le début de la guerre en Ukraine. Une bonne partie de cette baisse sera compensée par une réorientation de l’offre vers d’autres pays mais Rystad estime tout de même l’impact sur les exportations russes entre 500.000 et 600.000 barils par jour d’ici la fin de l’année. De quoi compliquer l’équilibre entre l’offre et la demande et pousser les prix à la hausse.
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