
Les cours du pétrole naviguent à vue

Les cours du baril de pétrole sont repartis à la hausse mardi après l’annonce par la Russie d’un arrêt de ses exportations d’or noir depuis le 4 août via un oléoduc desservant le sud de l’Europe centrale, alimentant les craintes de pénurie en Europe. Le prix du Brent européen progressait de 1,5%, revenant non loin de 100 dollars le baril. Le cours du WTI américain gagnait 1,5%, à plus de 92 dollars. Avant de repartir à la baisse en fin de journée, signe de l’extrême volatilité du marché.
L’Ukraine est à l’origine de cette coupure d’approvisionnement, selon Transneft, société russe exploitant les pipelines russes. Une transaction bancaire, censée rémunérer l’opérateur ukrainien Ukrtransnafta pour le transit sur son territoire, a été bloquée du fait des sanctions européennes. Les fonds payés par Gazprombank ont été renvoyés fin juillet, la transaction ne pouvant aboutir.
L’oléoduc de Droujba dessert la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, avec environ 250.000 barils par jour, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’ensemble de l’Union européenne importait 2,2 millions de barils jour de la Russie avant la guerre en Ukraine. La réactivité du marché à cette nouvelle montre combien l’équilibre offre-demande est tendu.
Impasse sur le nucléaire iranien
L’espoir de raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, après la présentation lundi par l’Union européenne d’un texte définitif à l’issue des discussions renouées la semaine passée entre l’Iran et les Etats-Unis, a fait long feu. Bruxelles espère un accord dans les prochaines semaines mais l’opposition des deux parties laisse peu d’espoir après des mois de négociations. Un retour de l’Iran sur le marché mondial du pétrole apporterait un afflux d’un million de barils jour sur le marché, par rapport à la production au moment du retrait de l’accord par Donald Trump, et permettrait de faire baisser les prix.
Le repli des cours la semaine passée, avec un Brent sous 100 dollars et un WTI sous 90 dollars, portant la baisse depuis juin à 24% et 28% respectivement, a été en partie alimenté par l’espoir d’un accord. Mais la grande crainte des investisseurs reste la récession. Les prix du brut sont très volatils lors des publications de données économiques, comme après la prévision par la Banque d’Angleterre d’une récession, l'état des stocks de pétrole ou de l’emploi aux Etats-Unis. La baisse le mois dernier de près de 10% des importations de pétrole sur un an n’envoie pas non plus un signal très positif.
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